Contribution

C’est déprimant pour le monde littéraire

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BENAOUDA LEBDAI Publié 10 Avril 2022 à 12:00

Disons-le de suite, les écrits littéraires sont essentiels dans la vie culturelle de tout pays. Disons-le, l’arrêt soudain du quotidien Liberté n’est pas une bonne nouvelle pour la diffusion de ce qui se publie en Algérie et dans le monde. Disons-le clairement, c’est déprimant pour le monde littéraire. Bien sûr, il existe d’autres journaux francophones mais il faut bien regarder les choses en face : les pages culturelles sont le plus souvent réduites à quelques informations générales ou des reprises d’informations d’autres sources européennes.
Dans ce sens, le journal Liberté n’a jamais fermé ses portes à ceux et celles qui désiraient communiquer sur tel ou tel sujet culturel. C’est un journal ouvert à la communication culturelle et son arrêt n’est pas une bonne nouvelle pour l’information culturelle pour le grand public, pour les étudiants, pour les spécialistes. Les lecteurs de son site sont impressionnants, alors disons-le, avec l’arrêt de Liberté, le champ culturel se rétrécit davantage.
Parler de littérature a toujours été mon unique motivation, au-delà d’être Professeur des Universités, et depuis trois décennies j’ai assuré des chroniques littéraires à El Watan, encouragé par Ali Bahmane, dans le magazine Le Point Afrique et depuis novembre 2021 dans le journal Liberté.
Écrire mes chroniques littéraires sur des romans africains, quelle que soit la région du continent, fut encouragé par le journaliste et reporter Karim Benamar, sans le moindre changement de mon texte de la part du journal Liberté. L’arrêt du journal diminue drastiquement l’ensemble des contributions qui font connaître ce qui se publie en Algérie et ailleurs.
Pour l’ouverture des esprits, plus il y a de journaux et plus l’information culturelle s’intensifie. Disons-le haut et fort, l’arrêt du journal frappe de plein fouet les jeunes journalistes motivés, passionnés par leur métier comme j’ai pu le constater avec bonheur lors du 25e Salon international du livre d’Alger. L’intérêt de ces journalistes pour les littératures africaines est certain, et donc moins il y a de pages culturelles, moins on en parle.
Le grand souci est l’emploi de ces jeunes journalistes de la culturelle dans la mesure où les possibilités de recrutement ailleurs se réduisent comme peau de chagrin. Le journal Liberté doit renaître en toute liberté, sous le même titre, avec sa direction et ses journalistes professionnels, avec un repreneur, avec l’aide de ceux qui tiennent à lire d’autres pages culturelles et d’autres informations culturelles, diversifiées. Dison-le avec force, un journal en moins signifie que les éditeurs de textes littéraires, les romanciers, les poètes et les dramaturges, sont durablement affectés.
Au vu du nombre croissant de publications littéraires en langue française, plus il y a de pages culturelles en langue française le mieux c’est, car l’expression culturelle dans plusieurs langues fait la force d’un grand pays comme l’Algérie.

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