Culture AU MOMENT OÙ L’ALBUM “NUBA NOVA” CONNAÎT UN SUCCÈS INTERNATIONAL

Annaba honore à titre posthume Hamdi Benani

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Ahmed ALLIA Publié 25 Septembre 2021 à 18:03

© D. R.
© D. R.

Décédé il y a une année, le chanteur mythique du malouf annabi, Hamdi Benani, à qui l’on doit une trentaine d’albums et quelque 50 chansons tous dédiés à ce genre particulier, a reçu un hommage posthume lors d’une après-midi organisée en son honneur, jeudi dernier, par la direction de la culture de la wilaya de Annaba et du bureau local de l’Union nationale des artistes algériens.

Une occasion pour les membres de la famille de combler, le temps d’une célébration, le vide qu’a laissé Hamdi, arraché brutalement à leur affection par la Covid-19, à l’âge de 77 ans, le 21 septembre 2020.

Lors de cette cérémonie, les habitants de la ville, hommes et femmes de tous bords, ont été nombreux à venir saluer la mémoire de celui qui, grâce à son talent et au prix d’un travail acharné, a su marquer de son empreinte le chant malouf. 

Les initiateurs de l’hommage posthume n’auront pas lésiné sur les moyens pour donner un cachet solennel à l’événement en inaugurant une exposition des effets personnels du défunt, les instruments de musique qu’il a utilisés durant sa longue carrière, notamment le fameux violon blanc qui l’a accompagné lors de ses innombrables voyages à travers le monde et ses costumes de scène tout aussi immaculés qui lui ont valu le surnom d’“Ange blanc”.

Un pseudonyme qui lui aurait été donné par le président nord-coréen Kim Il-sung, qui avait apprécié son style artistique, sa voix de ténor et son élégance lors de l’une de ses performances dans son pays dans les années 70, affirme Idris Boudiba, l’ex-directeur de la culture de la wilaya de Annaba.

Ce responsable, qui ne cache pas l’immense admiration qu’il voue à l’artiste disparu, rappelle que Hamdi avec l’autre chanteur malouf de la ville côtière, Dib Layachi, a été pour beaucoup dans la réussite du Festival national de la musique et de la chanson citadine de Annaba, événement majeur s’il en est, dont ils ont été tous deux les principaux animateurs.

Revenir, ici, sur le parcours de Hamdi serait long et fastidieux, tant cet artiste hors normes a vécu de péripéties et de contrariétés, avant de s’imposer et surtout d’imposer son style avant-gardiste longtemps décrié par les puristes du malouf, qui voyaient en lui un hérétique. 

Une volonté du disparu qui a abouti en 2016, lorsque, sous la houlette de l’ex-directeur de l’Institut français Bertrand Furic, il a rencontré Mehdi Haddab, de passage à Annaba, à l’époque, pour présenter le nouvel album de son groupe Speed Caravan.

Impressionné par la prestance de l’enfant terrible de Annaba, Mehdi Haddab l’avait invité à monter sur scène, pour lui témoigner son respect. La relation a été ainsi tissée et entretenue, puisque depuis ce jour les deux artistes se sont rencontrés à maintes reprises.

Au printemps 2017, lorsque l’homme au violon blanc prend connaissance des arrangements et des retouches électro beat que le leader de Speed Caravan apporte à certaines de ses chansons, les métamorphosant.

S’ensuivirent cette tournée à travers l’Algérie qu’ils firent ensemble en octobre 2018 et ce premier concert parisien que produit pour eux le fameux théâtre le Cabaret sauvage, en coordination avec l’Institut du Monde arabe en décembre de la même année, qui furent de véritables succès.

Et ce n’est qu’un début, car Hamdi Benani est enthousiasmé par la tournure que prend sa carrière, il se délecte de cette nouvelle expérience et fait plein de projets. C’est ainsi que l’album Nuba Nova, édité par l’Institut français d’Algérie, est né après de longs mois avant d’être distribué par le label Buda Musique en juin dernier, 8 mois après la disparition de Hamdi Benani. 

À peine commercialisé, cet opus connaît un succès retentissant. À tel point que le très influent “Transglobal world music charts” de ce mois de juin 2021 le classe à la 13e place, un challenge lorsqu’on sait que cette revue internationale met en compétition 40 formations musicales de tous les continents.

Cette consécration a valu à Hamdi Benani les louanges du célèbre journaliste et critique artistique anglais Jim Hickson qui le qualifie d’“innovateur sans peur” et attribue un 5 étoiles à “cet album aux sonorités aussi singulières entre targui, occidental et raï rock, qui aura su rester si authentiquement algérien”.
 

Ahmed ALLIA

 

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