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Centenaire de la révolution : Imaginez l’Algérie de 2054 ?

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Amin ZAOUI Publié 09 Juin 2021 à 22:11

© D. R.
© D. R.

L’Algérie 1954-2054 !
De quelle façon les  Algériens   commémorent-ils   le  centenaire  de  leur 
révolution ? 
Nous sommes en 2025, déjà un siècle ! Depuis 1954 beaucoup  d’eau a coulé sous les ponts. Et voici le scénario A de la commémoration : 
d’abord, comme à l’accoutumée, on installe une commission. Une commission qui enfante d’autres petites et moyennes commissions et des sous-commissions ! Les Algériens sont fous amoureux des commissions ! Il y aura une commission nationale. Des commissions installées par la commission nationale au niveau de chaque wilaya. Cent cinquante wilayas avec cent cinquante commissions. Et il y aura des commissions installées par la commission de la wilaya au niveau de chaque commune. Et pour taquiner la France l’ennemie  éternelle, on  installe  une  vingtaine  de  commissions au  niveau de la diaspora.
Et la commission nationale chargée de la commémoration du centenaire de la révolution sera présidée par le ministre des Moudjahidine !
En 2054, il y aura toujours un ministère des moudjahidine et un ministre des moudjahidine,  et  il  y  aura  toujours  beaucoup  de  moudjahidine !  Et  les moudjahidine du 2054 liront la Fatiha sur les moudjahidine de 1954 ! 
Et la première partie du programme de la commémoration du centenaire, c’est : la distribution des licences d’importation des véhicules de moins de trois ans. Et en ce centenaire, nous renouvelons avec insistance et exigence, à la France ennemie éternelle, la requête concernant le retour de nos archives et ce qui reste des têtes de nos braves combattants. Parce que chez nous la “mémoire” est sacrée ! 
En   ce  centenaire  de   la  révolution   2054,   nous  réalisons   des  films révolutionnaires sur la révolution et sur les révolutionnaires ! Et on organise des tables rondes télévisées sur le film Larbi Ben M’hidi de Bachir Derraïs, autorisé après une censure qui a duré depuis 2018 !  
En  cette   commémoration,  on  réédite  Qassamane  en  plusieurs  milliers d’exemplaires. En 2054, on enterre les ossements de quelques “chouhadas” trouvés dans les sous-sols des bureaux de quelques anciens responsables, à El-Alia, aux côtés de ces anciens responsables ! Les Algériens ne cohabitent qu’au maquis ou au cimetière.  
En 2054, on jeûnera le Ramadhan avec foi et nationalisme, et avec zlabia de Boufarik. Il n’y aura plus de dattes Deglet Noor, parce qu’il n’y a plus de patrimoine phœniciculteur de Biskra. On cultive des sardines à la place des palmiers de Biskra ! Et on aura un nouveau ministre du Commerce, qui nous promettra d’importer des dattes Deglet Noor de Norvège ! 
En cette commémoration du centenaire de la révolution on éradiquera, pour de bon, la crise du lait. Les habitants de nos villes élèvent des chèvres domestiques aux balcons de leurs appartements ! En ce centenaire nous n’aurons pas de crise d’huile de table. Mais nous aurons une autre crise : pas de carburant. Plus d’essence ni de gasoil dans les stations-services ! Le désert ; ni dattes ni pétrole !Et parce qu’il n’y aura pas de carburant, on élève les ânes et les mulets dans nos villes héritées de la France ennemie éternelle, on construit des écuries pour ces animaux dans les rues, sur les places publiques ! 
Et on organise une compétition de la meilleure ânesse productrice de lait ! Et un concours pour le meilleur artisan des selles pour âne. 
Les rues, les ruelles et les places publiques seront remplies de charrettes ! Nous aurons beaucoup de touristes étrangers qui aiment les charrettes et caressent les crinières des ânes !
En 2054, ce centenaire de la révolution 1954, les Algériens attendent de leurs ouvrir les frontières pour aller guerroyer en Palestine.
En ce centenaire, les frontières avec le frère ennemi le Maroc sont toujours fermées parce que ce dernier a légitimé l’agriculture et la consommation du cannabis. 
En ce centenaire, on continue à débattre sur les caractères fiables pour écrire thamazight.
En ce centenaire 2054, on  dirait  que  le  temps  est figé.  Que  l’horloge algérienne n’a ni  cadran ni aiguilles  pour  mesurer  les  heures !  Que  nous sommes en 1954 ! 
 

A. Z.
[email protected]

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