Culture Commémoration du 9e anniversaire de sa disparition

Cherif Kheddam, le précurseur de la chanson kabyle universelle

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Kouceila TIGHILT Publié 25 Janvier 2021 à 09:08

© D.R
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Cela fait déjà neuf ans, le 23 janvier 2012, que le maestro de la chanson, Cherif Kheddam, est décédé des suites d’une longue maladie. Si habituellement la date de son décès a été commémorée par des activités culturelles et par un recueillement sur sa tombe au village Boumessaoud à Imsouhal, cette année le contexte sanitaire en a décidé autrement. 

La direction de la culture de Tizi Ouzou, qui avait pour habitude de lui rendre hommage chaque année, a opté pour une commémoration virtuelle en publiant des chants et des documents retraçant la vie et le parcours de cet artiste, considéré comme porteur d’une mémoire collective. “Un artiste ne meurt jamais. Cherif Kheddam est toujours présent dans tout ce que je fais. Je n'ai jamais accordé une interview à la radio ou télévision sans le citer. Il restera le précurseur de la chanson kabyle universelle”, a réagi hier Medjahed Hamid. 

Décédé le 23 janvier 2012 à Paris des suites d’une longue maladie, l’auteur de la célèbre chanson A Lemri (ô miroir) a laissé derrière lui une œuvre immortelle qui continue d’inspirer d’autres générations d’artistes. Nul ne peut parler de Cherif Kheddam sans citer son émission à la radio Chaîne 2 “Ighanayen ouzekka” (chanteurs de demain), ainsi que son engagement dans le mouvement national et son amour pour l’Algérie qu’on retrouve dans ses chansons, à l’exemple de Tsghenigh thamourth-iw (je chante mon pays) et Ldzayer atsahloudd (Algérie, tu t’en sortiras).

Dans son livre intitulé Cherif Kheddam. Abrid iggunin. Le chemin du devoir, Saïd Sadi a qualifié Dda Cherif d’homme “humble, courageux, bosseur besogneux, mélomane averti, réservé, militant et attachant”. “Cherif Kheddam a été incontestablement, parmi les artistes de sa génération, celui qui a engagé une rénovation musicale inédite et décisive. Ensuite, l’ayant rencontré très jeune, j’avais constaté chez lui une éthique qui m’a impressionné. Il ne faisait rien pour paraître dans un monde de paillettes”, a encore témoigné Saïd Sadi à l’occasion de la publication de son livre. 

Tassadit Yacine, dans son livre Cherif Kheddam ou l’amour de l’art, a relevé l’urgence de fixer les textes de Cherif Kheddam par écrit. Elle a également estimé que Cherif Kheddam compte désormais parmi les grands chanteurs algériens de l'émigration, porteurs de la mémoire collective. Cherif Kheddam a vu le jour le 1er janvier 1927 à Boumessaoud (commune d’Imsouhal, wilaya de Tizi Ouzou). Durant son enfance, il a vécu dans des conditions difficiles. Après des études coraniques au village Boumessaoud, il a continué ses études à la zaouïa de Boudjellil, du côté de Tazmalt, à Béjaïa. 

Enfant, il était déjà doué pour l’art. En 1947, Cherif Kheddam quitte l’Algérie pour partir en France où, en plus de son travail, il suivait des cours de solfège. C’était, ainsi, le début d’un grand parcours et d’une œuvre qui restera incontestablement immortelle. 

 


K. Tighilt 

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