Culture premier anniversaire de la disparition de Cheikh Kaddour Darsouni

CONSTANTINEREND HOMMAGE AU SOUVERAIN DU MALOUF

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Kamel GHIMOUZE Publié 21 Avril 2021 à 21:56

© D. R.
© D. R.

Le premier anniversaire de la disparition du maître du malouf constantinois Kaddour Darsouni a été célébré dans la soirée de lundi 19 avril par le Théâtre régional de Constantine, qui porte le nom d’une autre icône de ce genre musical, le rossignol du malouf, El-Hadj Mohamed Tahar Fergani, décédé, lui, en décembre 2016.

Une pléiade d’artistes, dont la plupart n’étaient autres que les disciples de feu Kaddour Darsouni, ont pris part à cet hommage, suivi par un large public de mélomanes, proches et élèves du maître au couvre-chef (tarbouche) rouge, signe distinctif du dernier des chyoukh du malouf.

Toufik Touati, Kamel Bouda, Riadh Blamm et les frères Darsouni se sont relayés en cette soirée ramadanesque sur la scène du TRC pour rendre hommage au défunt par la mélodie dont il est le souverain incontesté et par des témoignages remplis d’émotion.

Parti dans la discrétion et sans fracas en pleine crise sanitaire dans les conditions du confinement très strict, le 20 avril de l’année dernière à l’âge de 93 ans, Kaddour Darsouni est considéré comme l’apprenant trans-générationnel, tellement il avait consacré toute sa vie à l’enseignement et à la préservation du patrimoine musical de la région de Constantine et plus particulièrement le malouf.

De son vrai nom Mohamed Darsouni, il est aussi décrit comme étant le continuateur de la tradition et le gardien de l’authenticité du malouf de par ses nombreux travaux dédiés à la préservation du patrimoine musical classique arabo-andalou. Fin pédagogue et formateur incontournable de l’école constantinoise, Cheikh Darsouni a initié aux rudiments de cet art des générations entières de musiciens et d’interprètes.

Dès sa tendre enfance, il caresse le rêve de rejoindre l’association musicale Mouhibi el-fen de Si Tahar Amouchi et est encouragé dans cette voie par son oncle Si Tahar Benkartoussa, également maître du malouf constantinois. Son apprentissage, qui se poursuivra au sein du groupe El-Chabab el-fenni, lui permettra dès le début des années 1940 de parfaire son art en côtoyant les maîtres incontestés de l’époque, à l’instar de Cheikh Khodja Bendjeloul et des musiciens Larbi Benlebdjaoui, Sid Ali Bouyemout, Mohamed Serdouk et Mustapha Bachkhaznadji.

Sa première consécration interviendra en 1947 lorsqu’il passe pour la première fois à la radio en qualité de luthiste et de chanteur en compagnie d’autres ténors, Kara Baghli dit Baba Abeid, Maamar Berrachi, Brahim Amouchi et Abdelkader Toumi.

Dès lors, il fut régulièrement sollicité par les orchestres de Hamou Fergani et de Reymond Leiris et se perfectionnera davantage à côté de Cheikh Mohamed Larbi Belamri.

En 1964, il participe en tant que membre de la commission de réflexion chargée de dresser un état des lieux de la situation de la musique classique algérienne aux travaux du premier colloque national sur la musique algérienne.

Officiant à la formation de jeunes musiciens et interprètes au sein de l’association El-Moustakbal El-Fenni El-Kassantini, il obtient en 1967 la médaille d’or au Festival de musique arabo-andalouse et participera activement à la publication en trois tomes de El-Mouwachahat wa zadjal, avec H’ssouna Ali Khodja, Abdelkader Toumi et Maamar Berrachi.

Après la création de l’association des élèves du conservatoire du malouf de Constantine, il dirige pour la première fois en 1998 l’enregistrement de dix noubas du patrimoine malouf dont les interprètes n’étaient autres que les défunts Hadj Mohamed Tahar Fergani et Abdel Moumen Bentobal.

On lui doit aussi la publication depuis plusieurs années déjà d’un recueil des poèmes de la musique andalouse malouf de Constantine, qui regroupe l’ensemble du répertoire pratiqué par cette école dans leurs noubas respectives et dont il décrit la structure. 
 

Kamel GHIMOUZE

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