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Constitutionnellement, l’école algérienne est entre les mains des Frères musulmans !

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Amin ZAOUI Publié 04 Août 2021 à 18:39

© D.R
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Cette fois-ci, c’est fait ! La boucle est bouclée ! Depuis quelques jours, les Frères musulmans algériens, dont l’appellation locale n’est que le MSP, sont en liesse idéologique. Cette organisation politique préside, officiellement, la commission de l’éducation au sein du Parlement algérien, l’Assemblé populaire nationale !
C’est un dérapage historique national que l’Algérie payera très cher, dans la prochaine décennie. 
Après une décennie rouge avec deux cent mille morts, voici une autre décennie noire qui menace toute la nation. Aucune famille n’est à l’abri. Donc, dès cette installation à la présidence de la commission parlementaire chargée de l’éducation, l’islamisation de l’école est devenue officielle, légale, légitime. À partir d’aujourd’hui, tout se passera en pleine lumière !
Offrir, et officiellement, l’école algérienne aux islamistes est l’événement le plus dur, le coup le plus fort que les Algérien(ne)s n’ont jamais enduré depuis l’indépendance. 
Si dans d’autres pays musulmans l’organisation des Frères musulmans est interdite ou classée organisation terroriste, en Arabie saoudite, en Égypte, en Jordanie, au Soudan, en Syrie, prochainement en Tunisie… en Algérie, pays de Mohammed Arkoun, Mostefa Lacheraf, Ali Merad, de Mohammed Harbi, Hanafi Benaïssa, Malek Chebel, Abdallah Cheriet, Mouloud Mammeri, Assia Djebar, Kateb Yacine… on offre, sur un plateau d’or, l’école à cette même organisation.
De ce fait, l’Algérie est devenue une base arrière de l’organisation terroriste des Frères musulmans. Sans aucune gêne, ils sont librement actifs dans les médias publics et privés et dans les mosquées.     
Dans les années 1960-70 et avec la politique de l’arabislamisation chantée par le pouvoir panarabiste-nasseriste, l’école algérienne était la cible privilégiée des islamistes issus de l’organisation des Frères musulmans égyptienne. Elle représentait l’espace socio-pédagogique et culturel le plus visé par les islamistes orientaux qui ont envahi l’école sous le couvert d’une euphorie déguisée par le slogan “La fraternité arabe” : khawa khawa ! 
Si dans les années 1960-70 l’arabislamisation se faisait d’une manière illicite ou en cachette, aujourd’hui cette re-arabislamisation se fait dans les règles d’un jeu politique malsain !
Depuis sa création en 1928 et jusqu’au jour d’aujourd’hui, l’organisation terroriste des Frères musulmans, depuis les pays du Levant jusqu’aux pays du couchant, ne cherche que comment s’installer dans l’école. Elle demeure l’objectif le plus indispensable pour arriver à la réalisation de leur projet final qu’est l’islamisation de la société musulmane.
Tout le monde se souvient des foudres qu’avait reçues l’ancienne ministre de l’Éducation nationale Dr Nouria Benghebrit, tout simplement parce que cette dernière avait osé toucher à la zone interdite, la zone des islamistes. 
Elle avait enfoncé sa main dans le nid des guêpes !
Tous les Algériens se rappellent des épisodes de la guerre idéologique islamiste déclenchée contre cette ministre afin de la diaboliser aux yeux des Algériens lambda : en attaquant d’abord à sa filiation supposée juive, puis au nom de la carte géographique de la Palestine dans les manuels scolaires, puis à cause d’el Basmallah soi-disant oubliée dans les livres scolaires, puis au nom de l’interdiction de la prière de la Zqara (la prière de chantage dans les salles de cours) ! 
Une sale guerre idéologique bien orchestrée.
“Il faut islamiser la société par le bas, par l’école”, ainsi est le slogan perpétuel de l’organisation des Frères musulmans. 
Avec les Frères musulmans à la tête de la commission parlementaire chargée de l’éducation, l’enseignement des langues étrangères sera menacé. La généralisation de l’enseignement de la langue amazighe sera remise en cause.  L’enseignement populiste et politicard de l’anglais, langue soi-disant scientifique, sera déclenché pour faire barrage au français, langue culturelle et d’ouverture sur le monde, pour plus de onze millions d’Algériens. 
Aujourd’hui, il est de notre devoir, en tant qu’intellectuels, de tirer la sonnette l’alarme : l’école algérienne est officiellement, constitutionnellement, menacée. Avant qu’il ne soit trop tard, il faut que les intellectuels agissent, que les politiques en débattent. 
Après la clochardisation généralisée de la vie politique, le tour à la clochardisation pédagogique de l’école algérienne.  
L’école est dans l’œil du cyclone. L’école est dans l’œil du Cyclope ! Et avec amertume, je tire la sonnette d’alarme !

A. Z.
[email protected]

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