Culture Journée d’étude sur Yennayer à Tizi Ouzou

Djamel Laceb : “Yennayer est un facteur d’union”

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Kouceila TIGHILT Publié 10 Janvier 2022 à 08:53

© D.R
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Lors d’une journée d’étude consacré à Yennayer, placée sous le thème “Yennayer, un socle national, culturel et identitaire”, qu’a abrité, dans le cadre de célébration du nouvel an 2972, la maison de la la culture de Tizi Ouzou,l’écrivain Djamel Laceb, conseiller au Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), a déclaré : ”Yennayer est le socle sociétal et culturel de toute l’Afrique du Nord.” 

Pour le conférencier, Yennayer est l’une des rares fêtes qui prouvent qu’on est un seul peuple, de l’Atlantique à la mer Rouge. “Finalement, Yennayer se fête de la même façon en Egypte, au Maroc, au nord du Mali, au Sahel…”, a relevé Djamel Laceb, pour qui le thème de la rencontre vient se poser naturellement. “Yennayer est un facteur d’union, de cohésion et d’unité qui dit que, malgré nos différences de climat, de couleur de peau et d’accent, nous sommes humains”, a-t-il poursuivi, estimant, dans le même sillage, que Yennayer est une fête de l’humanité. “Yennayer est là pour nous rappeler notre condition d’humain et pour nous rappeler principalement, que nous sommes des Africains du Nord”, a-t-il dit, tout en insistant sur le fait que cette fête est un vecteur d’union. 

Le conférencier estime encore que Yennayer a résisté grâce à notre tradition orale. “Yennayer, avec son aspect transnational, est un mythe planétaire qui a survécu miraculeusement grâce à l’oralité”, a affirmé Djamel Laceb pour qui, encore, nous avons une culture qui s’est défendue par sa beauté. “Nous sommes la seule société qui n’a jamais développé de prison ou de système pénitentiaire et d’armée, tout en défendant nos terres”, a-t-il indiqué. “On a trouvé le moyen de perdurer et de survivre en beauté, tout en chantant. Sans prison et sans armée. C’est un bel hymne à l’humanité qui nous définit par rapport au monde”, a-t-il poursuivi.

Sur un autre volet, Djamel Laceb a affirmé que Yennayer n’a jamais été un calendrier agraire. “Dire que Yennayer n’est qu’un calendrier agraire c’est le réduire à une seule fonction, alors que le calendrier agraire commence au mois d’août. C’est pourquoi, d’ailleurs, on l’appelle Anevdhu, l’été en tamazight”, a insisté le conférencier. Djamel Laceb évoque encore la place du mythe dans la société et affirme que sans le mythe, il n’y aurait jamais de société organisée : “Le mythe institue la conscience de la société. À la base de toute société et civilisation, il doit y avoir des mythes.” 

Pour lui, des nations sont bâties sur les mythes, tout en citant comme exemple le cas des Américains qui ont commis le parricide en mettant fin à leur première civilisation, indienne. “Ils se sont retrouvés dans l’obligation de créer de nouveaux mythes à travers notamment le cinéma et la littérature”, a-t-il poursuivi. “Les images qu’ils véhiculent à travers ces nouveaux mythes sont tellement fortes qu’on fabrique non seulement du nationalisme, mais du chauvinisme américain. C’est dire l’importance des mythes”, a conclu le conférencier. 

 


K. Tighilt

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