Culture Il a côtoyé Amar Ezzahi, Arezki Harbit, Mustapha Boutriche…

Hamid Achaïbou, le digne héritier des maîtres du chaâbi

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SMATI Saïd Publié 27 Mars 2021 à 22:26

© D. R.
© D. R.

La rigueur et la maîtrise acquises durant les longues années d’apprentissage ont permis à Hamid Achaïbou, disciple des Arezki Harbit, Mustapha Boutriche et el-hadj Mamed Benchaouche, de séduire les puristes. Sa formation ne l’a toutefois pas empêché de s’accorder  la liberté de sortir des sentiers battus du chaâbi.

Connu et apprécié par les initiés, Hamid Achaïbou s’impose comme une valeur sûre du cercle de la musique algéroise. Avec plus de quarante années d’expérience, Hamid Achaïbou dispose de plusieurs cordes à son “art”. Adepte de la bonne parole et de la musique recherchée et raffinée, Hamid Achaïbou surfe aisément entre la sanâa (andalou algérois), le hawzi, le aroubi mais surtout le chaâbi, faisant de lui le digne héritier des maîtres du genre. Reste que malgré son immense talent, l’artiste n’a pas bénéficié d’une médiatisation à la mesure de son art. 

La rencontre de Hamid Achaïbou avec la musique s’est faite durant les années soixante-dix lorsqu’il rejoint le Conservatoire d'Alger. Admis dans la classe de musique andalouse dirigée par hadj Zoubir Kerkachi, le jeune Hamid s’est aussi abreuvé du savoir d'Arezki Harbit, Mustapha Boutriche et el-hadj Mamed Benchaouche. La passion de la musique l’amènera à adhérer par la suite à l'association El-Fakhardjia où il aiguisera sa formation lui permettant, dès 1985, d’enregistrer à la télévision, avec l'orchestre de Mustapha Skandrani, deux noubas dans les modes ghrib et zidane. 

Durant son long parcours artistique, Hamid Achaïbou s'est frotté à de grands noms de la musique, à l’instar de cheikh Mohamed Rachid et hadj Abdelaziz Babaia. Il a aussi eu à fréquenter le célèbre studio de Mahboub Safar Bati (Mahboubati). Avide et passionné, il accorde une importance accrue aux textes et à leur exécution. Son inspiration, il la tire de l’œuvre des maîtres, mais très vite, Hamid Achaïbou a trouvé sa voie, réussi à imposer sa “voix” et sa manière d’aborder la musique. Son interprétation se fait selon sa propre approche et son propre style.

En effet, la rigueur et la maîtrise acquises durant les longues années d’apprentissage qui ont permis à l’artiste de séduire les puristes ne l’ont, toutefois, pas empêché de se permettre la liberté de sortir des sentiers battus de la musique chaâbi. Une liberté qui lui a permis d’apposer son “cachet” sur certains classiques du chaâbi, à l’instar de Ya louachem et Ya taleb. 

Les initiés retiendront également sa revisite de Chehilet laayani avec une mélodie et un tempo inédit dans le chaâbi. Avec son style bien particulier, Hamid Achaïbou a réussi à faire consensus. 

À chaque représentation (concert ou fête familiale), le public est séduit. L’artiste a même eu les faveurs des maîtres du genre, notamment l’icône le défunt Amar Ezzahi avec lequel il s’est lié d’amitié, en plus de quelques qaâdate durant lesquelles ils interprétaient en duo les plus beaux textes du patrimoine chaâbi. 

Ayant très tôt fait le choix de ne pas faire de son art son “gagne-pain”, Hamid Achaïbou se définit plus comme un passionné. Selon lui, “le chaâbi n’est pas qu’un style musical. C’est aussi une attitude et un style de vie imposé par la ville d’Alger avec ses spécificités sociales, économiques et culturelles”. Hamid Achaïbou déplore la situation dans laquelle est plongée la culture en général et la musique algéroise en particulier, mais il ne compte pas baisser les bras. 
Depuis quelque temps, l’artiste a repris le chemin de l’association El-Fakhardjia comme professeur pour, comme il le dit, transmettre son capital expérience et contribuer à perpétuer ce patrimoine inestimable qu’est la musique chaâbi. 
 

Saïd SMATI

 

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