Culture Parution de “Art et résistance au Maghreb et au Moyen-Orient”

Histoire d’un engagement artistique

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Ali BEDRICI Publié 30 Janvier 2021 à 20:21

© D.R
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Que ce soit dans des expressions autonomes ou institutionnelles, les contributions de ce numéro spécial paru aux éditions L’Harmattan mettent en avant le rôle des artistes dans la résistance de leurs pays contre la domination coloniale jusqu’à nos jours. 

Le Groupe de recherches sur le Maghreb et le Moyen-Orient (Gremamo) vient de publier son Cahier N° 23 aux éditions L’Harmattan. Coordonnées par Anissa Bouayad et Chantal Chanson-Jabeur du Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatique (Cessma-Paris), les contributions sont regroupées sous le titre : “Art et résistance au Maghreb et au Moyen-Orient de 1945 à 2011”. En réalité, grâce à des journées d’études sur le même thème, le titre est extensif à l’art et la résistance de nos jours.

Le point de départ se situe dans les représentations artistiques des mouvements populaires nés à partir de 2011, appelés “Printemps arabes”. La méthode porte sur deux axes : d’abord, “inclure le contemporain jusqu’à la veille des mouvements actuels pour en mesurer les prémices dans la sphère culturelle”. Mais il faut aussi puiser dans le passé pour mesurer l’évolution de la thématique. Ainsi est fait le choix de “prendre un nécessaire recul pour voir comment s’est construite, dans la durée, cette contestation portée dans le champ symbolique, d’en voir les racines à l’époque coloniale avant de porter sur les nouvelles situations nées avec les indépendances dans un contexte postcolonial”.

Que ce soit dans des expressions autonomes ou institutionnelles (Année de l’Algérie en France, évènements similaires dans les pays du Maghreb ou du Moyen-Orient), les artistes participent à leur manière à la résistance de leurs pays contre la domination coloniale et néocoloniale. La littérature, la poésie, les arts plastiques, le théâtre, le cinéma…Tous les arts ont porté l’aspiration des peuples colonisés à la liberté. Chez nous, avant et pendant la guerre de Libération, de nombreux artistes, qu’ils soient chanteurs, peintres, écrivains ou autres, ont exercé la résistance à la colonisation à travers leur art.

Beaucoup d’entre eux ont continué à faire de leur art un moyen de lutte pour des idéaux de liberté et de démocratie dans la période postcoloniale. C’est ce qu’a voulu montrer ce recueil de contributions du Gremamo qui n’est évidemment ni un roman et encore moins un ouvrage d’histoire. Il est le résultat de travaux de recherches produits par des universitaires dont  Amor Belhedi, de l’université de Tunis, Mohamed Al-Dbiyat, de l’université de Damas, Sid-Ahmed Souiah des universités de Cergy-Pantoise et d’Oran, Abdelmadjid Djenane de l’université de Sétif…

Dans la présentation de ce numéro 23 des Cahiers du Gremamo, Anissa Bouayad, l’une des coordonatrices de l’ouvrage, écrit : “Les artistes contemporains ne sont pas sortis de rien, ils observent le positionnement des générations antérieures acquises à la modernité, et s’appuient sur leur expérience passée pour affronter le réel”, tout en opérant une rupture avec des pratiques “trop univoques” précise-t-elle. 

Et d’ajouter : “Même si chaque génération invente ses propres formes d’expression, il y a des héritages discursifs, des transmissions de posture face au politique, une archéologie des pratiques subversives ou contestataires qui se dessinent dans le champ de la culture et des arts visuels”. 

En conclusion, Anissa Bouayad trouve qu’“au Maghreb et au Moyen-Orient, le couple art et résistance reste dans l’imaginaire des artistes un lien fécond, ressenti comme une interaction nécessaire, une implication stimulante et un marqueur de leur présence au monde”.       

                             

                             
ALI BEDRICI


Art et résistance au Maghreb et au Moyen-Orient de 1945 à 2011, ouvrage du Gremamo, éditions L’Harmattan, 176 pages, 9 décembre 2020. 

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