Culture SORTIE EN FRANCE DU FILM “DES HOMMES” DE LUCAS BELVAUX

Immersion dans la tête d’un appelé durant la guerre de libération

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Ali BEDRICI Publié 07 Juin 2021 à 22:18

© D. R.
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Sortie  en  france  du  film  “ Des  hommes ”  de  Lucas  Belvaux  Immersion dans la tête  d’un appelé durant la guerre de libération  Avec un casting relevé où les rôles principaux sont campés par Gérard Depardieu, Jean-Pierre Darroussin et Catherine Frot, “Des Hommes” invite à comprendre “ce qui s’est passé durant la guerre d’Algérie dans la tête d’un appelé”.

La réouverture des cinémas en France a permis la sortie dans les salles, en ce début juin, du film Des Hommes de Lucas Belvaux, adapté du roman éponyme de Laurent Mauvignier (éditions de Minuit, 2009). Le synopsis revient sur “ces jeunes qui ont été appelés en Algérie au moment des "événements" en 1960.

Deux ans plus tard, Bernard, Rabut, Février et d'autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leur vie. Mais parfois il suffit de presque rien, d'une journée d'anniversaire, d'un cadeau qui tient dans la poche, pour que quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier”.

Avant sa sortie en salles cette semaine, le film Des Hommes a déjà été présenté au festival du film francophone d’Angoulême en août 2020 et au festival du film américain de Deauville en septembre de la même année. Avec un casting relevé où les rôles principaux sont campés par Gérard Depardieu, Jean-Pierre Darroussin et Catherine Frot, il “invite à comprendre ce qui s’est passé durant la guerre d’Algérie dans la tête d’un appelé”.

Aux yeux du cinéaste franco-belge Lucas Belvaux, ce film se veut un peu “réparateur” en “reconnaissant toutes les souffrances”. Il souligne “évidemment les souffrances du peuple algérien qui ont été très longues”. 

Le personnage Feu-de-bois (Gérard Depardieu) a été très marqué par la période de son service militaire en Algérie durant la guerre de 1954-1962. En y arrivant, Bernard (c’est comme cela qu’on l’appelait) avait découvert la beauté de l’Algérie et rêvait d’y vivre.

L’autre facette de ce qu’il a vécu à cette époque est restée refoulée en lui : le massacre de civils algériens auquel il assistait impuissant, ce qui le poussait à penser que “s’il avait été d’ici, il aurait été fellaga”. Il porte le fardeau du souvenir de “son camp, lui aussi victime d’une boucherie”. Ce thème du “silence” des anciens appelés d’Algérie est récurrent dans la littérature et la cinématographie françaises de ces dernières années.

L’historien d’origine algérienne Benjamin Stora a expliqué dans les médias : “On dit souvent que les anciens d’Algérie n’ont pas raconté, je crois surtout que personne ne voulait les entendre. On les a condamnés à ce silence, qui est la marque de la guerre d’Algérie.”Il ajoute : “Ce qui est intéressant dans le film Des Hommes, c’est sa lecture de ce conflit comme d’un secret de famille. Et on le sait, un secret de famille c’est une violence sourde, très noire, enfouie... mais qui ressort inexorablement un jour ou l’autre.”

Pour le réalisateur Lucas Belvaux, ce film “est aussi l'occasion d'aborder, comme dans mon long métrage précédent, la question du racisme dans une société marquée par la montée de l'extrême droite”. “Le FN s'est, en grande partie, construit sur les cendres de cette guerre-là”, affirme-t-il dans la presse française, en récusant tout caractère militant de son film qui “interroge sur la façon de raconter cette histoire, comment on l'assume, comment on la transmet, comment on réconcilie les différents récits parce que, évidemment, il y a plusieurs façons de raconter”. Pour les intéressés, Des Hommes sera prochainement projeté à l’Institut français d’Alger (IFA).
 

De Paris : ALI BEDRICI

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