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L’insurrection de 1871 racontée par Younès Adli

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Kouceila TIGHILT Publié 30 Janvier 2022 à 18:29

© D. R.
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Pour Younès Ali, il est plus que nécessaire de se rappeler qu’il y a de cela  150  ans,  en  1871, une  guerre  insurrectionnelle  éclatait.  Elle aspirait  à  la  remise   en  cause  de  l’expansionnisme  français  sur l’étendue du territoire algérien.

C’est un nouvel ouvrage d’histoire consacré à la période coloniale de 1871 que vient de publier l’écrivain et chercheur en histoire Younès Adli. Dans ce livre intitulé 1871, l’acharnement colonial l’auteur a, d’emblée, affirmé revisiter une période ignorée. “Aujourd’hui, revisiter la guerre insurrectionnelle de 1871 à travers un cent-cinquantenaire officiellement ignoré, c’est dire la vérité historique qui, elle, est écrite à l’encre indélébile” a-t-il, en effet, estimé. 

“Lorsque des officiels se détournent d’un cent-cinquantenaire d’une telle importance, est-ce pour signifier qu’il a déjà eu son mémorial”, s’est demandé l’auteur pour qui, le seul mémorial que nous connaissons est le monument d’Icherriden à Fort-National (Larbaâ Nath Irathen) à Tizi Ouzou, inauguré en octobre 1895 par le gouverneur général d’Algérie, Jules Cambon.

“Le gouverneur général de l’époque fit de l’événement un moment fort et suggéra solennellement qu’il soit inscrit dans la page glorieuse du corps expéditionnaire français et de l’armée en Afrique”, a expliqué Younès Adli. Et de se demander quelle instance, du côté algérien, a suggéré d’élire Icherriden, haut lieu de cette résistance qui a failli mettre un terme à l’hégémonie française ? 

Pour Younès Adli, il est plus que nécessaire de se rappeler qu’il y a de cela 150 ans, en 1871, une guerre insurrectionnelle éclatait. Elle aspirait à la remise en cause de l’expansionnisme français sur l’étendue du territoire algérien, a-t-il affirmé.

“Parti de la Kabylie, une région rompue à la résistance patriotique, le soulèvement engloba très vite les régions du pays et parvint jusqu’au sud, empruntant les circuits d’implantation de l’ordre de la Rahmania”, écrit Younès Adli qui évoque longuement la réaction des autochtones à la situation qui prévalait à la veille de la guerre insurrectionnelle de 1871, notamment à travers Thadjmaât.

Il indique que malgré son interdiction officielle, paraphée par le décret du 20 mai 1868, la Djemaâ kabyle continua de fonctionner, mais de façon clandestine. “Les villageois restèrent fidèle à leur organisation traditionnelle. Les représentants des villages continuèrent à défier l’interdit formel de la Djemaâ, bravant la menace permanente de la déportation”, a-t-il relevé avant d’évoquer la fusion de la Djemaâ avec la Rahmania pour faire face à l’armée française.

A ce propos, il souligne que même en fonctionnant clandestinement, la Djemaâ n’a vu à aucun moment ses relations traditionnelles avec la Rahmania se détériorer. “Au contraire, la concertation entre les deux institutions a été constante”, a-t-il noté.  “Le binôme confédérations kabyles-Rahmania avait organisé et conduit le plus grand soulèvement depuis le débarquement français, en 1830”, a-t-il poursuivi.

Pour Younès Adli, vivre ce cent-cinquantenaire est peut être une chance dans notre existence, quand bien même une chance douloureuse par les cruelles conséquences de la guerre insurrectionnelle. “Le bilan des victimes autochtones de la guerre insurrectionnelle de 1871 est aussi impressionnant que bouleversant.

Durant les hostilités, du 21 janvier 1871 au 17 janvier 1872, les colonnes françaises ont livré pas moins de 350 batailles, en utilisant même la mitrailleuse aux 482 coups par minute”, a rappelé Younès Adli. pour L’auteur, son ouvrage est, avant tout, un hommage et la première pierre d’un mémorial dans le musée de la résistance. 
 

K. TIGHILT

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