Culture Conférence de Lazhari Labter au 13e FIBDA

La BD algérienne, des précurseurs aux nouveaux talents

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Yasmine AZZOUZ Publié 27 Décembre 2021 à 08:40

© D.R
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L’intervenant a parcouru l’histoire de la bande dessinée algérienne sur une période de plus d’un demi-siècle, des précurseurs comme Ahmed Haroun, Mohamed Aram, Smaïl Aït Djafer, jusqu’aux jeunes auteurs comme Natsu ou Bouchra Mokhtari.

La bande dessinée algérienne d’hier et d’aujourd’hui était au menu d’une rencontre qui a eu lieu vendredi au treizième FIBDA, organisé du 22 au 26 décembre à l’Office Riadh El-Feth. La conférence, animée par Lazhari Labter, auteur de Panorama de la bande dessinée algérienne 1969-2009 et de M'Quidèch 1969-2019 - Une revue, une équipe, une école (Barzakh), a permis de parcourir l’histoire de la bande dessinée algérienne sur une période de plus d’un demi-siècle, des précurseurs comme Smaïl Aït Djafer, Ahmed Haroun ou encore Ali Zanoun jusqu’aux nouveaux auteurs. Ce qui caractérise d’emblée la BD nationale est son évolution à travers cinq étapes-clés, expliquait l’intervenant. Il s’agit de la période pré-indépendance à 1962, de 1962 à 1969, de 1969 à 1989, de 1989 à 2009 et de 2009 à 2019. De la première période, Lazhari dira qu’elle était surtout une étape “d’initiation et de découverte à travers la publication de petits formats, une cinquantaine en tout, et dont les plus connus restent Blek le Roc, Akim et Zembla”. Il citera ensuite les précurseurs qu’étaient Ismaïl Aït Djafer et Saïd Zanoun, “tous deux dessinateurs de presse et pour le deuxième créateur de la BD Jeha dans les années cinquante”.

Devenues objets collector au fil des décennies, ces œuvres ont signé la naissance de la BD algérienne, de surcroît sous l’occupation coloniale, et amorcé l’avènement de la “génération dorée” des dessinateurs et illustrateurs. Après ces balbutiements, la BD algérienne trouve en la presse de cette époque une rampe de lancement à travers la publication de planches dans des organes comme El Moudjahid, qu’intègre d’ailleurs un certain Ahmed Haroun en octobre 1962. Il réalise à côté, souligne le conférencier, “plusieurs BD, dont Le baptême du maquis, Les frères Barberousse, Jugurtha et Les Mille et Une Nuits”. Quelques années plus tard dans le même hebdomadaire “est publié le tout premier album de BD algérienne sous le titre Moustache et les Belgacem de Menouar Merabtène, célèbre depuis sous le nom de Slim”.

Il faudra cependant attendre l’année 1967 pour voir la publication sur les colonnes de l’hebdomadaire Algérie Actualité de la toute première BD algérienne, titrée Naâr, une sirène à Sidi Ferruch par Mohamed Aram, “considéré comme le doyen des dessinateurs algériens”. L’aventure du 9e art ne s’arrête pas là, bien au contraire ! La célèbre revue M’Quidèch et ses héros comme Kouider, Grand Babah, Richa, M’Barek… voient le jour en 1969. Publiée par la Société nationale d’édition et de diffusion (Sned), elle fait les beaux jours de la BD grâce à l’implication de deux hommes, rappelle l’orateur, qu’étaient Abderrahmane Madoui, ex-directeur de la Sned, et Georges Abranche Texier, militant angolais réfugié en Algérie et plus connu sous le nom de Kapitia. Un élément décisif “pour les jeunes membres de l’équipe auxquels il enseignera l’art du dessin et les techniques de la BD qu’il pratique en professionnel”. Dans les années 1980, plusieurs festivals, éphémères malheureusement, sont créés. Il s’agit du Festival national de la bande dessinée et de la caricature de Bordj El-Kiffan en 1986 et du Festival méditerranéen de la bande dessinée qui n’aura lieu d’une seule fois en 1989.

Et c’est seulement vingt ans après que l’Algérie renoue avec les festivals dédiés à la BD avec le FIBDA, lancé en 2008. La manifestation constitue, de l’avis de Labter, “un pont entre les générations de créateurs”. Il cite la nouvelle génération de bédéistes comme Djamel Bouchenaf, Natsu ou encore Bouchra Mokhtari, révélés par des concours et la publication de revues qui ont joué un grand rôle dans leur professionnalisation. Par ailleurs, elles ont été aussi déterminantes dans l’introduction d’un genre assez méconnu jusqu’alors : le manga. En effet, la revue Laabstore des éditions Z-link va jouer un grand rôle dans sa popularisation, un peu comme l’était M’Qidèch dans les années soixante, déclarait Labter. 

 

 

Yasmine Azzouz

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