Culture Journée nationale de la Casbah

La citadelle face au défi du temps

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Rubrique Culturelle Publié 23 Février 2022 à 19:07

Les habitations et toute la structure architecturale de La Casbah d'Alger se dégradent de jour en jour. © Archives Liberté
Les habitations et toute la structure architecturale de La Casbah d'Alger se dégradent de jour en jour. © Archives Liberté

Près de trente ans après son inscription au patrimoine mondial de l’humanité, quel avenir envisager pour la cité millénaire ? Selon les spécialistes, le problème de La Casbah, aujourd’hui, est qu’elle a “perdu tous ses mécanismes et appareils administratifs qui l’ont accompagnée pendant trois siècles. 

Le 23 février de chaque année coïncide avec la Journée nationale de La Casbah, classée patrimoine mondial de l’Unesco en 1992, site historique national en 1992 et secteur sauvegardé en 2003.
Cité millénaire, comptoir phénicien dès le VIe siècle avant notre ère. Depuis plusieurs années, l’ancienne citadelle cristallise l’attention des pouvoirs publics et des citoyens, eu égard à son inestimable valeur patrimoniale et historique, mais aussi sa situation architecturale et l’urgence de sa préservation. Depuis 1992, nombreuses ont été les actions menées pour sa restauration et sa sauvegarde par d’importants moyens financiers alloués par le gouvernement algérien ou par le biais de fonds provenant de l’assistance internationale de l’Unesco.
En 2012, La Casbah d'Alger a bénéficié d'un plan permanent de sauvegarde et de valorisation (Ppsmv) approuvé par le gouvernement en vue de réaménager le site historique. Ses objectifs étaient de “restituer à La Casbah d'Alger son visage authentique et à proposer des solutions définitives pour la protection de ce centre historique et culturelle et pour le maintien d'une partie de ses habitants dans leurs demeures”. 
En 2017, une réunion internationale d’experts sur la conservation et revitalisation de La Casbah s’est tenue à Alger. Les facteurs de dégradation des habitations et de toute la structure architecturale de la citadelle sont, entre autres, selon les conclusions rendues au terme de cette rencontre : la dégradation de l’espace public et de ses infrastructures (assainissement, eau, électricité et gaz), la dégradation du tissu urbain, la densification de l’occupation, le régime foncier complexe rendant difficiles les interventions publiques de conservation ou encore la perte des techniques traditionnelles de conservation. Par ailleurs, quelques sites historiques ont été restaurés, dont la Citadelle d'Alger ou Dar Es-Soltane, ouverte partiellement aux visiteurs depuis novembre 2020, la mosquée Ketchaoua inaugurée en avril 2018 et un îlot de quatre douiret, dont la maison historique de la famille Bouhired. Plus récemment, l’architecte Aïssa Mesri a pris en charge, selon l’APS, la restauration de la Poudrière de la citadelle d'Alger, inaugurée pour la Journée nationale de La Casbah ce 23 février. 
Sur le terrain, La Casbah avec ses douiret, ses palais et ses mosquées tente tant bien que mal de résister aux ravages du temps. Les habitants, en dépit de ces dangers, s’attachent au petit espoir de voir leur demeures consolidées ou restaurées, alors que les habitations menacent purement et simplement de s’effondrer. 
Alors, près de trente ans après son inscription au patrimoine mondial de l’humanité, quel avenir peut-on envisager pour la cité millénaire ? Selon les spécialistes, le problème de La Casbah, aujourd’hui, est qu’elle a “perdu tous ses mécanismes et appareils administratifs qui l’ont accompagnée pendant trois siècles. Elle vit dans un vide administratif, juridique et même social, parce que cette dernière a complètement changé”.  
En 2021, sur les 1 800 constructions, dont celles de l'époque coloniale et plus de 550 douiret, près de 80% de la globalité de ce tissu architectural a été classé “rouge”, rapporte l’APS, d’après un rapport du Contrôle technique de constructions (CTC). 
 

R. C.

 

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