Culture INAUGURATION DU PREMIER THÉÂTRE PRIVÉ ALGÉRIEN À ORAN

La Fourmi, antre de l’expression libre

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Said OUSSAD Publié 10 Mars 2021 à 22:32

© D. R.
© D. R.

Attendu comme  un  événement majeur  pour  le 4e art, le théâtre  La Fourmi, premier  établissement  culturel  et  artistique  privé  algérien, a  été inauguré dimanche dernier par la ministre de la Culture à l’hôtel Liberté d’Oran, dans le quartier de l’USTO.

Mais tout le monde s’accorde à dire que le mérite d’un tel projet revient à son promoteur, Mohamed Affane,  propriétaire  de Liberté et figure incontournable de la scène artistique  locale  et  nationale,  qui  a  investi  son  temps  et  son énergie pour la réalisation de cette salle de 122 places.

Lors de l’inauguration officielle de cet espace, Mohamed Affane n’a pas hésité à affirmer que “ce théâtre, c’est votre théâtre”. À ce propos, il nous explique que “cet espace est un espace de liberté, un espace d’expression ouvert à tout le monde et plus particulièrement aux jeunes qui veulent s’exprimer et se faire connaître”.

Il espère également que leur passage par la case La Fourmi leur permettra de faire décoller leur carrière. “On souhaiterait un peu être des découvreurs de talents”, ajoute-t-il. Concrètement, “nous allons recevoir des jeunes pour les évaluer sur le plan artistique.

Ils seront auditionnés par des spécialistes ; on les conseillera aussi si cela est nécessaire”, précise Mohamed Affane, qui prend en exemple une jeune danseuse classique d’à peine 16 ans qui a débuté à La Fourmi et évoquera l’espace de 800 m² dédié pour une académie de musique et de danse classique qui ouvrira ses portes au plus tard dans un mois.

Pour lui, cette aventure répond à une réalité qu’il a connue en France avec ce désir de mettre en valeur et de faire connaître des artistes talentueux qui n’ont pas l’opportunité de donner la mesure de leur talent faute d’espace d’expression.

“C’est grâce à la multiplication des cafés-théâtres que l’on peut découvrir les nouveaux talents artistiques”, indique-t-il encore, en évoquant l’impact sur le paysage artistique français des célèbres cafés-théâtres qui avaient propulsé des comédiens majeurs de la scène artistique hexagonale.

Pour Mourad Senouci, dramaturge et homme de culture, et qui a représenté l’apport  du  ministère  de  la  Culture  pour  l’accompagnement  du  projet, l’ouverture de ce théâtre “est un rêve qui se réalise”.

Il pense que “ce n’était pas si  difficile  que  cela  et  qu’il  fallait  juste  de  la conviction et un engagement pour le projet et des moyens  pour  le  réaliser”. Son souhait est de voir la multiplication de tels espaces, qu’ils soient publics ou privés, estimant que dans la culture “il faut dépasser le clivage entre le public et le privé avec chacun ses spécificités”.

À ce propos, il  explique  que  vu  l’immense  déficit  enregistré  en  termes  de théâtres, il n’y aura aucun problème pour que les deux secteurs cohabitent, en espérant que cette expérience “fasse tache d’huile dans tout le pays”.

Un sentiment partagé par Mohamed Affane, qui a décidé d’offrir son aide technique, à titre gracieux, à des structures hôtelières étatiques pour la mise en place de salles de théâtre à l’intérieur de leurs murs.

À  ce  sujet, une convention  de  partenariat  a  été   signée  entre  le  Groupe hôtellerie,  tourisme  et  thermalisme  (HTT)  et  l’Eurl  Hôtel  Liberté  pour  la réalisation d’actions qui se rapportent à l’organisation d’événements culturels au niveau des unités du Groupe HTT.

Il sera aussi question d’accompagner et de former les personnes chargées de l’animation  de  l’espace  culturel  au  niveau  de  ces  unités,  ainsi  que  de l’élaboration des différents programmes culturels, entre autres actions.

Dix unités ont ainsi été choisies, dont l’hôtel Tahat à Tamanrasset qui donnera le  coup  d’envoi  à  ce  partenariat  le 27 mars prochain.   Rappelons  que  La Fourmi se décline  en  quatre  grands axes artistico-culturels  revisitant  le one man show, la littérature, le cinéma et la musique.

Aussi, son programme, mensuel  dans  un  premier  temps puis trimestriel pendant et après le Ramadhan, consacrera  ces  différents genres avec la programmation de la pièce théâtrale El hakni lejbal el wakwak, avec Tarek Bouarara et Adila Bendimerad, qui était à l’affiche les 8, 9 et 10 mars. Les Drôles Madaires seront sur scène, quant à eux, les 26 et 27 mars.

Côté cinéma, c’est le film Kindil el bahr, de Damien Ounouri, qui sera projeté dès aujourd’hui jusqu’au 13 mars. Pour la musique, c’est Nesrine Ghenim qui sera derrière le micro les 18 et 19 du même mois, alors que Maïssa Bey animera une rencontre littéraire une journée plus tard.

Pour rappel, cet établissement a été réalisé en quatre mois ; autant dire un record en pleine pandémie. Une autre salle de spectacle de 400 places est également prévue dans le quartier de l’USTO.
 

SAÏD OUSSAD

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