Culture Mourad Taleb, chef d’orchestre de l’OCM

“La nostalgie est une source d’inspiration du chaâbi”

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Yahia ARKAT Publié 16 Avril 2021 à 18:51

© D.R
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Liberté : Vous êtes le chef d’orchestre de l’OCM depuis la fondation du groupe. Pouvez-vous revenir brièvement sur votre parcours artistique ? 
Mourad Taleb :
J’ai fait l’école El-Ankaouia où j’ai pu être initié aux arcanes de la musique chaâbi, avant de suive une formation plus classique, arabo-andalouse, pour affiner mes connaissances et mes acquis en m’investissant davantage dans la technicalité et l’esprit de cette musique. Par la suite, les occasions de scènes voyaient le jour lors des cérémonies de mariage, où j’ai pu accompagner bon nombre de nos chouyoukh. Depuis mon arrivée au Canada, j’accompagne la plupart des artistes du chaâbi qui viennent se produire sur la scène montréalaise, à l’instar de Chaou, Hamidou et Naïma Dziria

Dans quel contexte a vu le jour votre projet d’un orchestre de musique chaâbi ? 
L’envie et l’ambition de se constituer en tant qu’orchestre a été catalysée par l’énergie qui régnait lors de soirées d’improvisation. Lamine Djenki, Nassim Gadouche, Karim Bouzid, Abdou Belmihoub et Ali Idres étaient des plus motivés pour la création de l’OCM. Étant donné que nous partagions la même préoccupation quant au patrimoine et la même sensibilité quant à la musique, nous avons voulu faire vivre auprès du public la magie du chaâbi. 

Justement, Montréal étant connue pour ses festivals internationaux et son métissage culturel, quelle place, selon vous, peut avoir le chaâbi, d’abord au sein de la diaspora algérienne, mais aussi parmi le public montréalais ?
De par nos rendez-vous avec le public (majoritairement composé de la diaspora algérienne), nous ressentons un réel engouement, voire la soif d’une musique qui s’adresse à lui directement. 
Et compte tenu de la versatilité du style chaâbi, nous explorons plusieurs thèmes musicaux, les “neqlabate”, “le qsid”, les valses, les chansons populaires, les “touchia” et la chanson kabyle. Nous essayons de parler autant à celui qui veut se souvenir, qu’à celui qui veut pleurer ou à celui qui veut danser. Ce type de musique n’est pas très présent sur la scène montréalaise, et c’est pourquoi l’OCM marque les esprits quand il se produit sur scène, car, précisément, il redonne vie à un patrimoine tantôt oublié, tantôt reclus. On espère que le chaâbi puisse s’exprimer davantage, car comme toute musique, il a une portée universelle.

La nostalgie peut constituer un viatique pour les émigrés arrachés à la terre natale, est-ce que la chanson de l’exil qui a bercé les premières générations d’émigrés en Europe a quelque place dans le spectre musical mondial qui vibre le cœur de Montréal ?
Nous avons dans notre répertoire bon nombres de morceaux qui relatent la condition de l’exil tels que le très célèbre et indémodable Ya Rayeh, Ya nudjum ellil, ou A Tir lqefs, et lorsque nous les produisons sur scènes, elles suscitent un esprit de communion et de recueil. La nostalgie est pour nous une grande source d’inspiration et transparait dans nos choix mélodiques et poétiques. Et encore une fois, la nostalgie et la musique étant des réalités universelles, elles peuvent s’exprimer dans l’art chaâbi par exemple. 

Quels sont les projets de l’OCM ? 
Nous travaillons actuellement sur un nouveau répertoire qu’on compte diffuser auprès du public lorsque les conditions sanitaires le permettront. 
Et nous avons des projets de tournage en direct sous formes de clips qu’on diffusera sur les plateformes numériques. Le public peut nous suivre sur notre page Facebook Orchestre chaâbi de Montréal.

Propos recueillis par : Y. Arkat

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