Culture Vient de paraître aux éditions du Croquant

“La question kabyle dans le nationalisme algérien 1949-1962”, un livre de Ali Guenoun

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Salem REMANE Publié 19 Janvier 2021 à 22:54

© D.R.
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Ali Guenoun, docteur en histoire à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, vient d’éditer un livre intitulé La question kabyle dans le nationalisme algérien 1949-1962, aux éditions du Croquant, disponible vers la fin du mois en cours. Avec une préface de Omar Carlier et une postface de Mohammed Harbi, le contenu de cet ouvrage traite de deux configurations et deux époques de la lutte des nationalistes algériens pour l’indépendance du pays. 

L’auteur, historien de profession, a apporté dans ce livre certains éclaircissements à des évènements mal décortiqués ou jusque-là incompris. Il a mis en relief le passé historique de l’Algérie et les diverses manipulations politiques allant du climat “claniste” au sein du PPA, du MTLD et FLN, en passant par les “magouilles internes” qui ont caractérisé la lutte armée 1954-1962.

Le premier volet de ce livre retrace les événements de la fin de la Seconde Guerre mondiale, et la tragédie du 8 Mai 1945 qui avait permis l’émergence de nouvelles formes d’organisation au sein du PPA (avec sa tripartition en MTLD légal, PPA clandestin, et Organisation spéciale (paramilitaire). À cette époque où les plaies du 8 Mai 1945 sont encore ouvertes, de jeunes militants vont donner un nouveau souffle au PPA. Un certain nombre d’entre eux est issu de la Kabylie et a déjà une base politique dans les rangs de l’Étoile nord-africaine (ENA), le Parti communiste français (PCF) et à la Confédération générale du travail (CGT).

Ces jeunes sont lycéens ou étudiants, ouvriers, petits salariés, petits commerçants ou chômeurs. Lorsqu’ils sont promus aux niveaux supérieurs de la hiérarchie du parti, ils se trouvent prêts à assumer leurs missions, car préparés et munis de “bagages”. Mais malgré leurs compétences, ils butent sur une opposition inexpliquée de la direction du parti. Cette dernière se positionne contre l’unification de la petite Kabylie avec la  grande Kabylie qu’ils dirigent depuis 1945, l’abandon du mode de cooptation des cadres aux postes de responsabilité́, ou encore la question fondamentale de la définition de la nation algérienne.

Autant d’aspects porteurs de clivages à l’origine des conflits politiques qui vont se muer en un antagonisme “identitaire”. Néanmoins, la crise de 1949, dite “berbériste”, est au cœur de ce conflit. Une époque illustrée par le militantisme valeureux de deux monuments historiques, Bennai Ouali et Amar Ould Hamouda, guides clairvoyants, pétris de dignité et d’honneur, assassinés par leurs pairs pour avoir assidûment revendiqué leur Amazighité. Dans le second volet de son livre, l’auteur a mis en exergue la guerre de Libération nationale 1954-1962, en mettant en relief la mise à l’écart de la Kabylie dans les apprêts du déclenchement de la lutte armée, alors qu’elle finira par s’imposer pour être un pilier incontestable durant toute la révolution.

Ses cadres sont parvenus à s’assurer des postes importants, voire principaux, dans la direction du FLN/ALN, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Algérie. Une prédominance qui affûtera la position anti-Kabyle chez les cadres concurrents des autres régions convoitant le leadership dans la direction de la guerre. Sans omettre de citer la période intermédiaire (1950-1954), l’auteur a abordé la montée en puissance de la wilaya III et de son chef Krim Belkacem au sein du FLN et son aile armée ALN pendant la guerre de Libération.

SALEM REMANE

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