Organisé par le Centre algérien de développement du cinéma (CADC) en collaboration avec la direction de la culture et des arts, le long-métrage Héliopolis, une fiction basée sur des faits réels, du réalisateur Djaâfar Gacem, a été projeté, hier, en avant-première, à la grande salle de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou.
S’exprimant lors d’une conférence de presse, le réalisateur du film Djaâfer Gacem est revenu sur ce long métrage qui rappelle une partie de l’histoire de l’Algérie ainsi que sur les aspects techniques liés à la réalisation de ce film.
D’emblée, Djaâfar Gacem a estimé qu’il y a un engouement pour Héliopolis, lancé le 20 mai dernier, là où il a été déjà projeté. “Cela fait vraiment chaud au cœur de voir une telle influence pour le film. Pourtant le cinéma vit des moments difficiles en Algérie. C’est quand même motivant de voir qu’il y a un public cinéphile. Cela est motivant pour nous”, a souligné M. Gacem.
Évoquant l’état de santé du cinéma en Algérie, Djaâfar Gacem a estimé qu’il vit des moments sombres. “Nous vivons des années où il est très difficile de faire un film. Moi, j’ai eu la chance d’avoir un scénario validé dans le cadre d’un fonds spécial à l’occasion du 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. C’était un fonds datant de 2012”, a-t-il indiqué, tout en regrettant le manque de fonds pour l’aide au cinéma en Algérie.
“Même le fonds d’aide au cinéma, Fdatic est appelé à disparaître fin décembre de l’année en cours, donc, une autre difficulté pour nous les cinéastes”, a encore regretté le cinéaste, avant de revenir sur les difficultés rencontrées lors de la réalisation et du montage de Héliopolis. “Nous avons écrit l’histoire en 4 ans, après nous avons eu beaucoup de mal à faire le montage dans le sens où il n’y a pas de studio de tournage et de décors de cinéma en Algérie.
Nous étions même appelés à faire des castings là où il y a des repérages naturels en sillonnant le pays pour trouver notamment des maisons, des villages et des rues qui concordent avec le scénario”, a-t-il expliqué. Le conférencier a indiqué qu’une bonne partie du montage a été faite en France parce que “nous n’avons pas en Algérie les moyens techniques et de gros studios de postproduction”.
Selon Gacem, il faudrait doter le cinéma de structures de postproduction et de postsynchronisation et surtout d’investir dans la ressource humaine. Pour rappel, Héliopolis raconte l’histoire d’un village colonial bâti sur des terres fécondes de l’est du pays, là où vivent les Zenati, dans leur grand domaine familial. Si Mokdad élève ses enfants, Mahfoud et Nedjma, entre valeurs musulmanes et occidentales rêvant de les voir jouer leur rôle dans une “Algérie française”, à laquelle il croit.
Mais voilà que la Deuxième Guerre mondiale éclate et perturbe cet équilibre bien précaire, levant doucement le voile sur une “Algérie plus complexe”. Héliopolis est un scénario de Salah Edinne Chihani, Djaâfar Gacem et Kahina Mohamed Oussaid.
K. TIGHILT