Culture Exposition de Abdelhalim Selami À la galerie d’art Dar el-Kenz

Le “Chuchotement des Oasis” sur le toit du Tell

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Farid BELGACEM Publié 04 Juillet 2021 à 20:15

© D.R
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L’exposition picturale de Abdelhalim Selami se veut un voyage au cœur des splendeurs de la capitale d’Oued Righ. Impressionnant !

“L’artiste, le vrai artiste, le vrai poète, ne doit peindre que selon ce qu’il voit et ce qu’il sent. Il doit être réellement fidèle à sa propre nature”. Cette célèbre expression de Charles Baudelaire reflète dans le fond et dans la forme la stature de l’artiste-peintre et plasticien Abdelhalim Selami qui expose ses peintures jusqu’au 17 juillet prochain à la galerie d’art Dar El-Kenz de Bouchaoui, à Alger. Très connu pour ses œuvres Sable entre les doigts et Terre et argile, Les vendeuses de fleurs, Femmes noires et autre Deux arcades, l’artiste Abdelhalim Selami a choisi un titre on ne peut mieux original à cette manifestation : “Chuchotement des Oasis”. Original de par les œuvres parlantes et authentiques, mais surtout au regard assez expressif, dédiées au grand Sud algérien, original de par l’expression de chaque trait donné aux oasis qui ont vu naître cet humble homme et original de par les matériaux utilisés pour reproduire un environnement ancestral et la volonté sincère de l’auteur d’inculquer la transmission générationnelle d’un trésor matériel et immatériel du Sahara algérien. Abdelhalim Selami a toujours impressionné son grand public et les amoureux de la peinture, lui qui a sillonné les coins et recoins de Touggourt, la capitale d’Oued Righ, dont il est natif. 

La fierté de mettre en évidence cette richesse culturelle ancestrale au cœur de sa production picturale saute aux yeux. Loin d’être un remake de son exposition en 2016 dans la même galerie, Abdelhalim Selami a encore surpris les plus aguerris des esthètes. Dans sa présentation, l’artiste affirme avoir utilisé des matériaux très nobles et très recherchés, avec comme magie de mélanger le sable ou l’enduit de poudre de marbre aggloméré à la colle, la pâte et le vernis, pour enfin lui donner cette touche et ce sens approfondi pour travailler cette rare mosaïque à plat sur une toile vierge et/ou sur un support très absorbant. Il le précisera dans sa brochure : “À ce moment-là, le travail prend les gestes de la sculpture et de la gravure afin d’obtenir des reliefs, des fleurs, des rosaces, des formes géométriques, tous motifs et symboles empruntés à la sculpture du stuc ancestral ou à la broderie de Touggourt, parfois même la calligraphie”.

C’est dire que “Chuchotement des Oasis” est plus qu’une exposition de peintures. C’est un voyage au cœur des maisons et de leur architecture, des parfums du grand Sud, des senteurs des oasis, des éléments figuratifs des cultures ancrées dans les ksour, les cités, les façades, les ruelles, mais surtout des âmes accueillantes qui peuplent, depuis la nuit des temps, la capitale d’Oued Righ. En témoignent ces œuvres venues du somptueux désert s’exprimer au Tell, à l’instar de El Hadra, L’appel de la zaouïa, Parfums des ruelles ou encore Parfum des reines de Touggourt.

Quelle belle harmonie pour un homme qui allie histoire, traditions, modernité et authenticité. Nul ne pourrait être insensible à cette belle cuvée qui traduit talentueusement les us et coutumes des oasis et la beauté de Touggourt. Diplômé de l’École supérieure des beaux-arts d’Alger, titulaire d’un magister en arts et science de l’art, enseignant et conseiller principal des arts plastiques à l’Institut de formation supérieure des cadres de la jeunesse à Ouargla, Abdelhalim Selami cumule une centaine d’expositions individuelles et collectives en Algérie, mais aussi à l’étranger où il a honoré le pays, à l’instar de l’exposition de la Chapelle de la Charité de Pertuis en France, l’exposition à la Fondation Friedrich-Ebert à Berlin, en Allemagne et d’autres manifestations en Turquie, en Égypte et dans l’Hexagone.

 


FARID BELGACEM

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