Culture “Fatima, LA fille du fleuve” de Benyoucef Abbas-Kebir

Le devoir de mémoire à travers le 9e art

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Rédaction Nationale Publié 26 Novembre 2021 à 19:01

© D.R
© D.R

Après 17 octobre, 17 bulles (éditions Dalimen, 2011), qui évoque le parcours de l’ouvrier Mouloud, le bédéiste Benyoucef Abbas-Kebir revient chez le même éditeur avec une bande dessinée intitulée Fatima, la fille du fleuve. Paru il y a quelques semaines, à l’occasion de la commémoration du 60e anniversaire des manifestations du 17 octobre, l’archéologue, musicien et illustrateur rend cette fois-ci hommage à la jeune Bedar, âgée de 15 ans, torturée et jetée dans la Seine par la police de Papon.

Avant de raconter cette nuit, où des hommes et des femmes pacifiques ont trouvé la mort, pour avoir manifesté pour leurs droits légitimes, l’auteur nous fait voyager depuis l’Algérie en compagnie de Hocine Bedar, de son épouse et de sa fillette Fatima. Quittant le pays à bord d’un bateau pour rejoindre la France, cette famille s’installe dans une banlieue parisienne, dans laquelle Fatima s’intègre rapidement. Elle se lie d’amitié avec Annie, la fille de l’instituteur M. Robert, qui finira par travailler dans la préfecture de police.

Malgré leurs différences, les petites deviennent très proches et partagent les mêmes rêves d’adolescentes. Mais la guerre de révolution fera naître chez Fatima une fibre militante et des idées anticolonialistes, grâce à sa famille nationaliste ; son père, qui militait à la Fédération de France du FLN, l’autorisait à participer aux réunions clandestines. Dans cet ouvrage de 38 pages, composé de planches en noir et blanc et de textes fluides, le bédéiste réussit à faire transmettre d’un coup de crayon l’“ambiance” qui régnait en cette soirée fatidique, mais aussi les traits de caractère de cette femme de poigne qui, du haut de ses 15 ans, avait soif de liberté et de justice. 

D’ailleurs, elle défie ses parents pour rejoindre la marche : une “désobéissance” qui finira par lui coûter la vie… S’illustrant dans un travail de mémoire à travers le 9e art, Benyoucef Abbas-Kebir n’en est pas à son premier livre sur l’histoire algérienne. Outre les manifestations du 17 octobre, il a déjà publié P’tit Omar, la révolution dans le cartable (éditions Ingese, 2018). Fatima, la fille du fleuve, qui “raconte et dessine” le sort de cette adolescente, qui croyait à l’amitié et rêvait de devenir institutrice, est une bande dessinée à découvrir, mais surtout à faire lire aux enfants pour que nul n’oublie !

 


R. C.

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