Culture En hommage à l’homme de culture Salim Merabia

Le printemps théâtral renaît de ses cendres à Constantine

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Kamel GHIMOUZE Publié 27 Mars 2021 à 22:25

© Liberté
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Coïncidant avec la Journée mondiale du théâtre, célébrée depuis 1961 le 27 mars de chaque année, le 9e printemps théâtral de la ville de Constantine revient cette année avec l’ambition d’amorcer une véritable relance de l’activité culturelle et artistique dans une cité frappée d’apathie. 

Lors d’une conférence de presse organisée avant-hier, le commissaire de ce rendez-vous, Hakim Dekkar, a expliqué que “le printemps théâtral de Constantine fut un carrefour de rencontres incontournables pour tous les artistes et du mouvement théâtral national en général”. “Nous avons repris ce rendez-vous, car nous nous sommes assignés le défi de relancer l’activité culturelle dans cette ville après des années de disette et un rétrécissement effarant des espaces culturels à Constantine”, poursuit Hakim Dekkar, en compagnie du réalisateur Ali Aïssaoui et le SG de la commission culturelle de la commune de Constantine, Hassane Blikaz. 

De son côté, Aïssaoui, qui était partie prenante de l’aventure du lancement de la première édition, reconnaîtra le mérite de Salim Merabia, fondateur de la manifestation dans les années 1990 : “Si le printemps est la saison annonciatrice de verdures et de floraisons, nous souhaiterions qu’elle soit porteuse d’un bel horizon pour le père des arts.”

Parallèlement aux six spectacles programmés à partir d’aujourd’hui et jusqu’au samedi 3 avril, trois conférences abordant différentes thématiques théâtrales dont les métiers du théâtre, l’adaptation et la mise en scène, dispensées par Tayeb Dehimi, Amin Zaoui, Djeroua Allaoua Wahbi et Hamida Aït El-Hadj.

Les organisateurs de cette édition ont également misé sur des auteurs algériens de renom dans le choix des pièces qui seront données lors de ces journées, puisque l’on retrouve Mouloud Mammeri pour la pièce du théâtre régional de Tizi Ouzou Rih El-H’rour, Amin Zaoui pour la pièce de la troupe de Souk Ahras Sekoura et enfin Le quai aux fleurs ne répond plus de Malek Haddad, adapté par la troupe du TR de Annaba. 

Le théâtre régional de Constantine inaugurera pour sa part ces journées par la pièce Aramel (veuves) qui vient juste de rafler deux prix au Festival national du théâtre professionnel (FNTP) d’Alger, à savoir celui de la meilleure interprétation féminine, revenu à Najla Tarli, et du meilleur espoir féminin pour Yasmine Abbassi.

Le public pourra également apprécier les représentations de Baccalauréat du théâtre de Mostaganem et Arlequin valet des deux maîtres du TR d’Oran. Pour rappel, “Le printemps théâtral” de Constantine a été créé en pleine tourmente des années 1990 sous l’impulsion du défunt Salim Merabia, auquel l’entière édition est dédiée. 

Le lancement de ce rendez-vous était un acte de bravoure face à la montée de la pensée obscurantiste, qui, plus est, 40 jours seulement après le lâche assassinat de l’inénarrable homme de théâtre Azzedine Medjoubi. 

C’était en mars 1995 lors de la première édition du printemps théâtral de la ville de Constantine qui avait réuni à l’époque le crème des dramaturges, comédiens, metteurs en scène et techniciens de tout le pays, lesquels avaient rallié la cause du juste. Né en 1941 à Constantine, Hocine Merabia de son vrai nom est fils de chahid qui lui-même avait rejoint dès son jeune âge les rangs des résistants de Constantine durant la guerre de libération.

À l’indépendance, il se distinguera dans un premier temps en tant que journaliste dans le journal francophone à l’époque Ennasr, anciennement La Dépêche.

Avec le défunt Abdelhamid Habbati et autres Cherif Djilani et Abdelkader Melloul, il créera le centre régional de l’action culturelle (CRAC) qui regroupera dès 1965 les jeunes talents de l’époque qui allaient devenir les ténors du TRC, à l’image de Antar Hellal, Aïssa Redaf, Ramdani Abdelhamid et Djamel Dekkar, le frère aîné du comédien Hakim Dekkar
 

Kamel GHIMOUZE

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