Culture Mohamed Belaïd, artiste céramiste

“Les Algériens sont très tournés vers l’art”

  • Placeholder

Yasmine AZZOUZ Publié 04 Août 2021 à 18:41

L’artiste céramiste Mohamed Belaïd dans son atelier. © D.R
L’artiste céramiste Mohamed Belaïd dans son atelier. © D.R

Artiste céramiste, Mohamed Belaïd commence sa formation à 16 ans. Son art utilitaire, qui conjugue plusieurs expressions artistiques, allant de la sculpture, à la peinture, au modelage  et au dessin, s’inspire de tout ce qui gravite autour de son environnement social : l’Homme, la nature, la société.

Céramique, peinture, sculpture, dessin, modelage, poterie, l’univers de l’artiste Mohamed Belaïd, céramiste de formation, est d’une richesse et d’un raffinement qui ne laissent pas indifférent. Ce quadragénaire à la crinière d’or est l’un des artistes les plus courus de la capitale. De l’argile, il crée vases, services de table, bustes, lampes, décorations murales et tant d’autres œuvres imaginées ou commandées par sa clientèle. La touche de Belaïd est l’imbrication de cet art rustique qu’est la céramique et parfois la poterie, avec une peinture figurative : silhouettes, visages à la Modigliani, nature, animaux. Mohamed Belaïd, artiste céramiste, comme il aime à se définir, a commencé sa formation à 16 ans sous la bienveillance d’une voisine artiste.

D’autres formations auprès de plusieurs céramistes et d’artistes peintres, à l’instar de Meriem Aït El Hara, confortent Belaïd dans cette voie qu’il a choisie et aimée. Mais le succès ne viendra pas de sitôt après l’échec d’une collaboration où il perdra toutes ses économies. “Je me suis reconstruit, j’ai trimé et pu réunir un peu d’argent pour tout recommencer. Ma rencontre avec une diplomate m’a aussi beaucoup aidé. J’ai pu louer un espace et me suis totalement consacré à ma passion et à définir mon style”, dit-il. Pour ses créations, notre interlocuteur dit s’inspirer de tout ce qui gravite autour de son environnement social : l’Homme, la société, la femme, le chardonneret, qui est d’ailleurs peint sur l’une de ses dernières créations.

La forme elle aussi a sa particularité chez Belaïd ; ses œuvres ne sont jamais symétriques. Du vase à la lampe et à d’autres objets d’art utilitaire, il revendique cette “déconstruction” qui fait l’originalité de son travail. “Dès que je touche l’argile, je laisse libre cours à mon imagination. Je ne sais jamais ce que cela donnera. Quand je choisis un thème, je fais préalablement des recherches bien sûr, mais après, c’est vraiment à l’instinct que j’avance, mon imagination fait le reste.” Aussi, aucune œuvre ne ressemble à une autre chez notre interlocuteur. Même si le thème est le même, les pièces de ses collections seront uniques, à l’image de ses futurs propriétaires. Ses pièces, intrigantes, colorées et uniques, trouvent écho autant chez les amateurs d’art que chez les profanes.

À ce propos, le céramiste dira que “les Algériens s’intéressent à ce que l’on fait, aux belles œuvres. Mon public est dans les quatre coins du monde, mais les Algériens sont mes premiers clients. Quand ils voient que les artistes proposent presque tous les mêmes choses, ils se désintéresseront forcément de l’art, mais si quelque chose de nouveau leur est proposé, ça leur parle. Il ne faut pas se leurrer, nos concitoyens sont très tournés vers la chose culturelle”. Dans sa lancée, l’artiste prépare une collection consacrée aux méduses, des “créatures fascinantes”, avant de s’envoler au Qatar pour une exposition qui promet d’être haute en couleur. 

Yasmine Azzouz 

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00