Culture SMAÏL YABRIR PUBLIE SON SIXIÈME ROMAN AUX ÉDITIONS HIBR

“Les amoureux timides”, ou la mise en déroute de la modernité

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Yasmine AZZOUZ Publié 02 Janvier 2022 à 14:46

© D. R.
© D. R.

Dans  son  nouveau  roman, Smaïl  Yabrir  s’essaye  à “une  nouvelle expérience à travers laquelle il jette un  regard  tout à  fait particulier sur l’humanité. Les repères spatiaux disparaissent pour laisser place à un imaginaire foisonnant, tout en maintenant les choix esthétiques qu’on lui connaît”.

L’écrivain Smaïl Yabrir vient de publier simultanément dans trois maisons d’édition en Algérie (éd. Hibr), Tunisie (éd. Dar El-Kitab) et en Égypte (éd. Dar Safsafa) son dernier roman en langue arabe intitulé Al-achiqane el-khajoulane (Les Amoureux timides), une fiction de 196 pages dont le héros n’est autre que Mahfoud, un misanthrope en décalage avec son époque, ses valeurs et ses principes.

Loin du tumulte et de la frénésie de la vie moderne, le personnage principal adopte le même mode de vie que l’homme préhistorique. Son histoire, pour le moins inhabituelle, fait le tour du pays. Le directeur d’une chaîne de télévision veut alors en faire ses choux gras et nomme une jeune journaliste, Shamoussa, pour l’interviewer.

Cette dernière trouve contre toute attente de nombreux points communs avec le personnage. Peu à peu, une histoire d’amour se dessine devant le lecteur. Les expériences personnelles du couple s’entrecroisent au fil des pages. L’on assiste à un long dialogue qui constitue le socle du roman et nous en apprend plus sur les secrets, les non-dits, les craintes et les désillusions de chacun.

Pour échapper à cette inéluctable et amère réalité, le couple se construit alors son propre monde, où le mal n’existe pas. Dans cet univers surréaliste, les animaux et les choses parlent, l’espace et le temps changent sans cesse, l’immuabilité des choses, les certitudes et les convictions sont bousculées.

Par cette démarche, Yabrir tente de donner la voix à ces marginaux que la société exclut. Al-achiqane el-khajoulane est une critique du déclin moral du monde et de l’homme moderne.

L’éditeur de ce roman note que Yabrir s’essaye à “une nouvelle expérience à travers laquelle il jette un regard tout à fait particulier sur l’humanité. Les repères spatiaux disparaissent pour laisser place à un imaginaire foisonnant, tout en maintenant les choix esthétiques qu’on lui connaît”.

Le titre du roman renvoie par ailleurs à une gravure rupestre située à Aïn Naga (wilaya de Djelfa), ville natale du romancier, représentant un homme et une femme, et que la légende locale désigne sous l'appellation “Amoureux timides”.

Romancier, poète et dramaturge, Smaïl Yabrir, né en 1979, a publié ses deux premiers recueils de poésie Premiers rituels et L'exercice en 2008 avant de publier son premier roman Yamonda.

Il est également l'auteur du Testament d'un sot, primé au Soudan, de Maoula El-Hayra, prix Mohamed Dib, et d'autres recueils de poésie et textes dramaturgiques dont Aâttacha et Le narrateur dans le conte, primé aux Émirats arabes unis.

L'auteur a annoncé également, rapporte l’APS, la sortie, en mars prochain, d'un recueil de nouvelles et d'une nouvelle œuvre poétique.
 

Yasmine AZZOUZ

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