Culture Décès de Mohamed Ghalem, dit Cheikh Mazouzi

L’une des plus anciennes voix du raï s’éteint à Oran

  • Placeholder

Said OUSSAD Publié 27 Août 2021 à 19:25

© D.R
© D.R

Le défunt était considéré comme l’un des derniers représentants du raï authentique, et sa notoriété, longtemps confinée à la seule région de l’Ouest, avait débordé sur tout le pays. Bien que son style fétiche fut le raï, Mazouzi puisait aussi dans les répertoires bédoui et melhoun, et faisait appel à des paroliers de renom comme cheikh El-Mekki Nouna.

L'ex-chanteur de musique raï, cheikh Mazouzi, est décédé jeudi à Oran à la suite d'une maladie, apprend-on de la direction de la culture de la wilaya d’Oran qui a publié un message de condoléances sur sa page Facebook. Si aucune indication n’a été donnée sur la nature de sa maladie, il semble que le défunt souffrait de problèmes cardiaques. Selon Bouziane Bouhada, un de ses amis qui l’a connu au tout début de sa carrière artistique, cheikh Mazouzi, de son vrai nom Mohamed Ghalem, est né à Hessasna, une commune de la wilaya de Saïda, et non à Sfisef (wilaya de Sidi Bel-Abbès), où il a fait ses premiers pas de chanteur. 

“C’est à Sfisef qu’il s’est fait connaître”, rappelle Bouziane Bouhada. “Il était ami avec le regretté Hamdi Moumen qui l’a fait produire durant les week-ends à l’hôtel Kahina de Sidi Bel-Abbès au milieu des années 80. Il était accompagné de Hmida, l’accordéoniste qui lui composait ses chansons.” Mazouzi qui commence à se faire connaître sur la scène locale se produit ensuite à l’hôtel Versailles, toujours à Sidi Bel-Abbès, avant de chanter dans le relais du défunt président de l’USMBA, Hamdad Ali, entre Sfisef et Sidi Bel-Abbès. Par la suite, Mazouzi a chanté à l’hôtel Chems de Aïn Turk, puis il s’est installé dans cette ville balnéaire jusqu’à ce qu’il mette un terme à sa carrière, riche de plusieurs albums à succès, “il y a de cela quatre ou cinq ans à cause de sa maladie”, explique Bouziane Bouhada.

Mais d’après ce dernier, la chanson qui l’a rendu célèbre à l’ouest du pays est une adaptation du poème de Mostefa Ben Brahim (poète du melhoun, 1800-1867) écrit après ses déboires au Maroc. “Watni Sfisef, ahli Bni Tala, walhokm fi belabès yahwali (Ma patrie est Sfisef, ma famille est Beni Tala et la régence à Sidi Bel-Abbès me sied)”. Chanteur de raï, Mazouzi puisait aussi dans le répertoire bédoui et, même s’il lui arrivait d’écrire certaines de ses chansons, il avait plusieurs paroliers dont le plus connu est cheikh El-Mekki Nouna d’Oran.

Il était considéré comme l’un des derniers représentants du raï authentique, et sa notoriété, longtemps confinée à la seule région de l’Ouest, avait débordé sur tout le pays. “Nous nous rencontrions, j’allais le voir à Oran, il habitait à côté de l’hôtel Yamama”, ajoute son ami, qui précise que le chanteur fréquentait plus Sfisef et Sidi Bel-Abbès qu’Oran. “Il chantait beaucoup dans les mariages, particulièrement à Sfisef, comme il a participé à plusieurs éditions du Festival national du raï qui se tenait à Oran puis à Sidi Bel-Abbès.” Le défunt, la soixantaine passée, devait être inhumé hier à Oran.

 


SAID OUSSAD

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00