Culture Son premier album “Akka ad as-nruh” est sorti ce mois-ci

Lycia Nabeth, une voix qui monte

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Yasmine AZZOUZ Publié 12 Février 2021 à 20:27

© D.R
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De choriste pour des monstres sacrés tels le défunt Idir ou Aït Menguellet, sources “inépuisables de sagesse, d’humilité, de modestie et de bonté”, Lycia Nabeth, de son vrai nom Nora Hadjout, fait désormais partie de cette longue lignée de chanteurs qui portent haut l’héritage artistique berbère avec la sortie de son premier album “Akka ad as-nruh”. 

Lycia Nabeth est la nouvelle jeune chanteuse qui monte. Fille d’un couple d’artistes, Mass et Massa Nabeth, la jeune musicienne s’intéresse à la musique dès sa plus tendre enfance. Avec son père, elle fait ses premiers pas sur scène, et, au cours de l’une d’elle, elle interprète le titre Err-iyi-d iles-iw qui fera sensation sur les réseaux sociaux. Plus tard, le chemin de la passion la mènera vers les contrées les plus lointaines, que sa plume et sa voix magnifient.

De la passion certes, mais aussi beaucoup de talent et de la persévérance en font aujourd’hui l’une des artistes les plus en vue de sa génération. De choriste pour des monstres sacrés tels le défunt Idir ou Aït Menguellet, sources “inépuisables de sagesse, d’humilité, de modestie et de bonté”, Lycia Nabeth, de son vrai nom Nora Hadjout, fait désormais partie de cette longue lignée de chanteurs qui portent haut l’héritage artistique, culturel et identitaire berbère. Son tout premier album, Akka ad as-nruh (C’est ainsi) d’Azawam productions, est sorti le 3 février en Algérie et sur les plateformes de téléchargement et de streaming. 

À travers ses huit titres, la native d’Ath Yenni évoque son bonheur maternel, les chemins sinueux de la vie, mais aussi l’espoir et une rage de vivre dont la musique et le chant son devenus le réceptacle. Avant de prendre forme, l’art de Lycia commence par la mélodie… À partir d’un canevas d’airs ou d’essais sur sa guitare, l’inspiration des textes vient presque machinalement à la jeune femme. “J’aborde des sujets où je me sens concernée et parfois même responsable”, explique-t-elle.

“J’en fais des textes auxquels il faut donner un sens et par lesquels il faut passer un message.” M’emmi  (Mon fils) est une déclaration d’amour à son enfant, sa raison de vivre, sa bataille. Elle lui déclare son amour inconditionnel, pur, et ses craintes de le voir s’éloigner d’elle, quitter le nid. Sa naissance et sa présence lui ont redonné force et espoir, chante-elle : “Ketc i t-tafat b walniw Yes-k i tswaligh abrid Tanezdught ik deg uliw Si tassaw ghures i tulidh D’amenzu id-d yerran ilsiw” (Tu es ma lumière/ C’est toi qui éclaires mon chemin (…) Tu es le premier à faire ressurgir ma force de femme, à me redonner la parole).

Dans W’uffan (Si l’on pouvait), Lycia entame son chant avec un achewiq où sa voix délicate s’exalte, nous fait voyager dans le temps et rend hommage au combat que mène quotidiennement chacun de nous afin de rester fidèle à soi-même, à ses principes et ne jamais perdre de vue ses objectifs.

“Si on pouvait être comme on le souhaite/ Si on laissait son cœur parler/Et arriver à ses fins /Si on pouvait être comme on le souhaite /Si on laissait sa raison s’éclairer et vivre”, lance-t-elle comme une incantation. Avec ces textes poétiques, écrits, du reste, avec ses parents qui l’ont accompagnée durant tout le processus d’élaboration de l’opus, Lycia souhaite ainsi s’adresser autant aux jeunes qu’à l’ancienne génération. 

Aux socles de la chanson kabyle qu’elle perpétue et transmet s’ajoute une touche moderne qui, espère-t-elle, apportera “de la fraîcheur et de la douceur”. À noter que l’artiste a participé, avec une pléiade d’artistes dont Idir, Azal Belkadi ou encore Youcef Boutaleb, à la réalisation du double CD d'Améziane Kezzar intitulé Twizi - chants païens de Kabylie, en interprétant le titre Bururu, ainsi qu’au film Vava inuva dans lequel elle a campé rôle de Wezna.                 

 

Yasmine Azzouz

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