Culture Un hommage lui a été rendu à la maison de la culture de Tizi Ouzou

“Mohia n’a pas eu la reconnaissance qu’il mérite”

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Kouceila TIGHILT Publié 12 Janvier 2022 à 11:14

© D.R
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L’œuvre du dramaturge Mohia a été revisitée, dimanche après midi, lors d’un hommage qui lui a été rendu, dans le cadre de la célébration du nouvel an berbère, Yennayer 2972, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou.“Mohia a créé dans tous les genres, que ce soit  soit dans la littérature, le théâtre, la poésie, les contes philosophiques, les nouvelles ou les récits. Il ne s’est pas limité à un genre particulier. Pour lui, l’essentiel est de communiquer avec les siens”, a affirmé, lors d’une table ronde, Mme Hacid Farida, docteure en langue et culture amazighes, enseignante à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. “Le genre était facultatif pour lui. Il voulait juste transmettre ses idées”, a-t-elle poursuivi. 

L’oratrice ajoutera encore que l’œuvre de Mohia a eu un ancrage dans la société kabyle. “Cela est dû au fait qu’elle est colossale et aussi à la manière de transmettre ses œuvres. Ces dernières ont été transmises par écrit, médiatiser à travers les cassettes audio et par les représentations scéniques de ses œuvres théâtrales”, a-t-elle expliqué, ajoutant, à ce propos, que Mohia avait d’ailleurs constitué deux troupes théâtrales en France à savoir : Imesdhourar et Assalou. “Mohia faisait tout pour attirer les immigrés kabyles afin qu’ils s’intéressent à son œuvre”, a noté Mme Hacid, estimant, toutefois, que sa vie personnelle était une vie brûlée. “Mohia s’est tellement sacrifié pour les siens. Malheureusement, il n’a pas eu la reconnaissance qu’il mérite”, a-t-elle regretté, avant de revenir sur le choix de Mohia d’opter pour les adaptations et les traductions d’œuvres d’auteurs connus. “Majoritairement, l’œuvre de Mohia est traduite ou adaptée. Il a choisi des auteurs étrangers universellement connus. Par ces adaptations, il voulait renouveler la littérature kabyle. Il disait même: c’est comme ça que nous allons exister”, a-t-elle expliqué. “C’était une question existentielle pour lui.

Pour Mohia, afin d'exister, il fallait passer à ce stade là. Il ne voulait pas rester dans la tradition, il voulait développer sa culture”, a-t-elle souligné, ajoutant qu’en voulant renouveler la littérature kabyle, il a commencé par revisiter tout ce qu’on avait comme patrimoine oral. “Il a commencé par rassembler beaucoup d’adages populaires, de contes et de proverbes. Il avait tout consigné dans deux ouvrages : Akken qqaren medden et Tiqdhimin. Puis, il avait tout actualisé et re-contextualisé dans une littérature moderne. D’ailleurs, c’est pourquoi son œuvre est très bien reçue”, a-t-elle conclu. Lors de cette même table ronde, Amar Laoufi, enseignant chercheur au département langue et tamazight de l’UMMTO a parlé, quant à lui, des adaptations de Mohia entre création et traduction et sur le débat universitaire et scientifique suscité par son œuvre. 

“Il y a, en fait, beaucoup de travaux universitaires soutenus, ou en cours de réalisation, sur les textes de Mohia, entre autres, deux thèses de doctorat, trois magistères et une vingtaine de mémoires de licence et de master. Il y a aussi des ouvrages publiés sur le profil de Mohia et sur son œuvre”, a expliqué Amar Laoufi alors que Mme Mouzarine Ghania, du même département, avait évoqué la question de l'imaginaire identitaire comme elle a été véhiculée à travers l'œuvre de Mohia. 

 


K. Tighilt

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