Culture Dalila Qeddac-Ccix, poétesse et romancière

“Notre devoir est de vulgariser la littérature amazighe”

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Ali BEDRICI Publié 05 Mars 2021 à 20:15

© D. R.
© D. R.

C’est à Aït Yahia Moussa, près de Drâa El- Mizan, que Dalila Qeddac-Ccix a vu le jour. Naître dans un environnement où la nature est reine prédispose certainement au don de poésie. Son œuvre en regorge. Après des études secondaires aux lycées Hamdani-Saïd et Ali- Mellah à Drâa El-Mizan, elle s’inscrit aux cours du département de culture et langue amazighes de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou d’où elle sera diplômée. Elle est professeur de tamazight dans un collège depuis 2002. Elle est également écrivaine et compte déjà six ouvrages à son actif, l’autreure représente la nouvelle génération d’auteurs algériens. Dans cet entretien accordé à Liberté, elle a bien voulu nous parler de son expérience.

Liberté : Voulez-vous présenter votre parcours littéraire à nos lecteurs ?
Dalila Qeddac-Ccix :
À ce jour, j’ai écrit six livres, trois recueils de nouvelles (Tawenza-2015, éditions Tira), Tafat taderghalt (2018), Assirem Yettwaqecmen (2019), un recueil de contes, proverbes et devinettes (2019), un recueil de poèmes Ssmah ssmah a Baba (2021) et enfin un roman, Aewin-2019, tous parus chez l’éditeur El-Amel à Tizi Ouzou. Dans mes écrits, je veux exprimer tout ce qui concerne notre société, ses peines, ses joies et ses espérances. Je cherche surtout à traiter des sujets universels parce que le tamazight peut véhiculer tout cela. Sur la forme, j’essaie d’agrémenter mes textes par des métaphores et des expressions idiomatiques. 

Justement, à propos de la littérature amazighe, comment voyez-vous son évolution ?
Elle a fait un saut à la fois quantitatif et qualitatif. Elle s’affirme de plus en plus, c’est comme tisser un beau tapis. Les jours passent, le travail progresse et laisse place à la naissance d’une jolie œuvre d’art. 

Existe-t-il un problème d’édition ?
De par le passé, le problème d’édition se posait avec acuité, surtout pour les nouveaux écrivains. Aujourd’hui, il y a tant de maisons d’édition comme Tira, Imru, Ccix Mohand u Lhusin, Remdan Achab… qui publient des ouvrages en amazigh.

Cette littérature a-t-elle un lectorat ?
Si la littérature amazighe peut sembler souffrir d’un manque de lectorat au niveau national pour diverses raisons, en revanche, en Kabylie, nous enregistrons un engouement pour cette littérature, donc un nombre croissant de lecteurs et une vente de livres d’expression amazighe de plus en plus conséquente. Concernant l’avenir de tamazight, il se trouve entre nos mains. Il est de notre devoir de le valoriser, le vulgariser et de le faire avancer. J’ai opté pour la littérature amazighe pour servir cette langue qui représente beaucoup pour moi : c’est ma langue maternelle et c’est mon identité.

Les écrivains sont-ils accompagnés par les responsables de la culture ? 
Personnellement, j’écris par amour au métier d’écrire. Nous, écrivains, sommes livrés à nous-mêmes. Nous ne recevons ni d’aide ni encouragements de la part des responsables de la culture. Nous espérons qu’un jour cette situation changera et que les hommes et femmes de lettres seront reconnus à leur juste valeur. Pour ma part, j’essaie de surmonter les difficultés en conciliant mon statut de mère de famille, mon métier de professeur de collège et mon statut d’écrivaine. 

Propos recueillis par : Ali Bedrici

 

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