Culture TRADUCTION DU ROMAN “ALGER, LE CRI” EN LANGUE ITALIENNE

Rencontre avec Samir Toumi, Selma Hellal et Giulia Beatrice

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Yasmine AZZOUZ Publié 27 Septembre 2021 à 19:11

© D. R.
© D. R.

L’Institut culturel italien en Algérie et les éditions Barzakh ont organisé dernièrement une rencontre en visioconférence autour du roman de Samir Toumi Alger, le cri (2013), publié initialement en langue française aux éditions Barzakh, qui fait l’objet d’une traduction dans la langue de Dante sous la plume de Giulia Beatrice chez Astarte edizione.

Premier roman de Samir Toumi, le texte qui emprunte aux codes de l’autofiction est “le récit d’une quête : quête de soi, quête des origines”. Au gré des confidences du narrateur, le lecteur assiste à la métamorphose du “je”, à sa lente mue. Aux tourments du “moi”, répondent en écho ceux d’une ville, d’un pays et, au-delà, d’une région entière.

Entre amour et aversion, le narrateur raconte un Alger à la fois trépidant, lumineux, opprimant, défiguré... La ville devient un espace de choix aux errances, réflexions, parfois la source des tourments du narrateur.

L’éditrice Selma Hellal a entamé son intervention en rappelant la résonance inattendue qu’a eue le livre chez son lectorat, de catégories linguistiques et sociales diverses : “Cet ouvrage a été un véritable choc dans l’actualité culturelle algérienne. J’aime à rappeler qu’avec Samir, nous étions un petit peu inquiets, parce que nous pensions que ce texte ne parlerait de manière confidentielle qu’à quelques tourmentés. Nous avons découvert que c’était une véritable onde de choc. Parce que cet ambivalence, entre amour et haine, était logée au cœur de presque tout Algérois, et je dirais même au-delà, de tout Algérien.”

Et d’ajouter : “On avait l’impression que ça faisait mouche, que ça faisait sens, que ça parlait au cœur des gens. Je pense que c’est un livre qui est sorti dans un contexte très particulier, c’est le post-printemps arabe. La résonance de l’ouvrage s’explique aussi par le contexte.”

À propos du contexte justement, Samir Toumi se rappelle “cette impérieuse envie d’écrire”, de coucher des émotions, qui n’étaient pas réfléchies au préalable. “J’ai commencé à écrire ce livre en avril 2010. Je faisais à l’époque des allers-retours entre Alger et Tunis. Je ne savais pas pourquoi j’écrivais, mais je le faisais (…) Je m’interrogeais aussi sur la raison de ce besoin. Le seul moyen que j’ai trouvé était de décrire la ville, qui devient une thérapeute, une mère, un danger… La ville devient le fil conducteur à mon expression.”

Parler de la ville, c’est parler de sa vie, explique en substance l’auteur. Le caractère autofictionnel du roman témoigne par ailleurs de la singularité de la relation qu’entretien l’écrivain avec la ville. “Arpenteur”, un qualificatif qui sied aussi bien au personnage qu’à Samir Toumi, note Hellal : “La ville est un corps pour lui, il l’arpente comme un corps qui se découvre, qui se dévoile et se scrute.” Au moyen de l’écriture, l’auteur ne recherche pas à comprendre la ville finalement, mais sa vie, et la place qu’il y occupe.

Giulia Beatrice, traductrice du roman en langue italienne, ce livre l’a touchée en premier lieu à cause de son propre rapport avec sa ville fait d’“obsession”, “d’amour et de haine”. “Je voulais traduire l’hybridité parce que dans ce récit, il y a une richesse de langues, de registres et de styles, musique, et qui est passionnant à traduire. Ça ne peut pas être traduit par des mots en italien. Il fallait savoir quand traduire tel mot en berbère ou en arabe ou ajouter des notes”, a-t-elle souligné. 

 

Yasmine AZZOUZ

 

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