Culture La conférence a été animée par l’universitaire Siham Kouras

Retour sur les origines du parler jijélien

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Amor ZOUIKRI Publié 01 Mars 2021 à 09:17

© D.R
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La conférence sur le “parler jijélien”, animée avant-hier au Centre islamique de la ville de Jijel par le professeur Siham Kouras, enseignante-chercheure en sciences du langage, sous l’égide de l’association culturelle Jijel antique, a finalement tenu toute sa promesse. Un thème qui s’est avéré passionnant et instructif de par la qualité de la conférence mais aussi de la valeur intellectuelle de la conférencière qui a tenu en haleine son public, resté suspendu à ce qu’elle distillait comme informations.

D’emblée, la conférencière a averti qu’il ne s’agit pas d’un thème exclusivement dédié au parler jijélien proprement dit, mais du parler arabe jijélien, avant de s’en aller disserter sur l’origine et l’histoire de ce langage. “Ce n’est pas pour se focaliser sur l’étymologie de ce parler”, a-t-elle encore averti, avant de noter que ce dialecte fait partie de la diversité linguistique de l’Algérie, tout en signalant que Jijel reste une enclave linguistique.

Cette enclave a pourtant le même parler que toute une région qui va de la Tunisie, à l’est, au Maroc, à l’ouest, en passant par le Nord constantinois et Tlemcen. Quant au parler arabe jijélien, il est pratiqué, selon la conférencière, dans la Kabylie orientale. Invitant les présents à consulter le livre de Hosni Kitouni La Kabylie orientale dans l’histoire pour connaître les limites géographiques de cette Kabylie, qui s’étend de Collo à Mila, jusqu’à Jijel, Siham Kouras a souligné que ce parler reste un peu particulier au sein de l’aire maghrébine.

“Un parler qui a quelque chose qui ressemble au parler de Tlemcen et de Fès”, note-t-elle, avant de conclure que ce parler n’est pas unique du moment qu’il existe dans quatre zones, qui sont le Nord constantinois (Petite-Kabylie), Tlemcen, la Tunisie et le Maroc. Des zones tellement éloignées les unes des autres, mais qui pratiquent le même langage. L’explication donnée est que ces zones ont la même configuration géographique par un triangle sur la Méditerranée.

Faisant un tour historique des événements qui ont influencé la région sur le plan linguistique jusqu’aux invasions hilaliennes des Kotama, la conférencière a conclu à l’originalité du parler jijélien, “qui est plutôt marqué par le parler andalou qui s’est inspiré des rhétoriciens”. La singularité de ce parler a encore été notée sans qu’on s’empêche d’évoquer les films de l’inspecteur Tahar “qui a surfé sur la vague”, selon la conférencière, pour se donner du succès en usant de son célèbre accent. 

C’est dans ce sillage qu’un intervenant a relevé le fait que certains raillent le parler jijélien, faisant réagir la conférencière qui a noté que “ce parler est un vestige à préserver”. D’où l’intérêt, selon elle, d’établir un dictionnaire réunissant les mots de ce parler. 

 


Amor Z.   

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