Culture Bastion 23, place des Martyrs, Djamaâ Ketchaoua, …

Retour sur un patrimoine millénaire

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Yasmine AZZOUZ Publié 08 Février 2021 à 22:15

© D. R.
© D. R.

À l’occasion  du mois  du  Patrimoine  et  de  la  Journée  de  La  Casbah célébrée le 23 février, la direction du Palais des Raïs a organisé, pour les médias, une visite guidée des sites  historiques  d’Alger.  Le  Bastion 23, La  Casbah, Djamaâ El-Kebir, Djamaâ  Ketchaoua et  beaucoup  d’autres sites  patrimoniaux  témoignent  encore  du  faste  de  cette  ville multimillénaire, point de rencontre de différentes cultures et civilisations. 

À la faveur de l’initiative de la direction du Palais des Raïs (Bastion 23) et à l’occasion de  la  Journée  de  la  Casbah  célébrée  le  23 février, un circuit patrimonial  dédié  aux  monuments  et  trésors  historiques  d’Alger, a  été organisé hier dans la matinée.

S’adressant aux médias, la visite-guidée avait pour objectif  de “promouvoir correctement le patrimoine, qu’il soit inscrit ou non sur la liste de l’Unesco, loin des fake-news et ce qui est rapporté sur les réseaux sociaux”, a fait savoir  Faïza  Riache, archéologue, directrice  du  Bastion  23  et  présidente  de l’association “Thourath Djazairna”.

L’axe Bab El-Oued-Casbah a été donc le parcours choisi pur cette petite balade matinale afin de faire découvrir les joyaux de la capitale, l’état de leur conservation mais aussi afin démystifier quelques croyances sur l’origine des constructions de La Casbah et du Bastion 23, qui ont encore la vie dure. La première escale a été le Palais des Raïs (Qaa Essour), un ensemble d’édifices de style mauresque composé des Palais 18, 23 et 17.

Cet édifice était en fait la résidence d’hiver du Dey Mustapha Pacha, qui l’acquiert en 1798, apprend-on du guide Karim Toumi. Son état de conservation, malgré le fort taux humidité de la région, le soleil écrasant en été, et les pluies diluviennes est la preuve du génie architectural de ses bâtisseurs. 

Une architecture très élaborée  
Grâce à la qualité des matériaux de construction, comme les rondins de bois de genévrier supportant le plafond, la circularité de son architecture, qui l’a protégé durant des siècles de l’écho des séismes tout en lui permettant un ensoleillement et une circulation optimale de l’air, ce bâti est le témoin aujourd’hui d’une splendeur passée, multiculturelle et multiconfessionnelle.

Ses céramique hollandaise, portugaise, italienne et tunisienne étaient conçues pour mettre en avant “la cohabitation des styles et des civilisations”. La colonisation, puis quelques squatteurs après l’indépendance en ont cependant dénaturé quelques aspects. 

Les premiers y ont ajouté des fenêtres donnant sur le versant nord du bâti, tandis que les seconds l’ont endommagé et ont appliqué de la peinture sur les rondins de bois et de la chaux sur les murs.  Des applications qui ont, rétrospectivement, permis de converser un peu plus le monument. 

A quelques encablures du Bastion 23, la célèbre Sahate Chouhada (place des Martyrs) est le point de confluence des empreintes ottomane, coloniale et algérienne. La grande placette, illuminée par ce soleil quasi-printanier, est prisée par tous les Casbadjis et les Algérois.

Tout autour de nous, chacune  des  constructions  porte  en  elle  l’influence multiculturelle et confessionnelle qu’était Alger. Djamaâ El-Kebir  (la grande mosquée) a été érigée au XIe siècle, ce qui fait d’elle la plus ancienne sur la place d’Alger.

Le minaret fut ajouté bien  après  avec  les  successeurs  de Youcef Banou Tachfine de Tlemcen. Quelques siècles plus tard, précisément en 1666, les ottomans bâtirent Djamaa El-Djedid (la nouvelle mosquée), consacré au rite Hanafite.  Par  ailleurs, les  vestiges  d’une  autre civilisation, romaine en l’occurrence, ont été découverts il y a une dizaine d’années au niveau du sous-sol, lors des travaux de construction du métro. 

C’est une mini-ville, dotée d’une fontaine, d’un lieu de culte et d’une habitation qui a été découverte.  A ce propos, beaucoup  de guides, selon Karim Toumi, leurrent les visiteurs en leur faisant croire que  les  ruines présentes au cœur même de la place des Martyrs sont romaines, alors que  ce ne sont en réalité que les vestiges de Djamaa Essayida. 

Un problème récurrent qui doit être réglé au plus vite selon notre interlocuteur, par  la  création d’une  association  regroupant  des guides  formés  afin de protéger la transmission de l’histoire de l’Algérie. 
 

Yasmine AZZOUZ

 

 

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