Culture L’acteur a tiré sa révérence il y a six ans

Sid Ali Kouiret, l’étoile éternelle du cinéma algérien

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Ali BEDRICI Publié 23 Avril 2021 à 18:59

© D.R
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C’est dans les années cinquante du siècle dernier que Sid Ali Kouiret commence à faire du théâtre sous la houlette de Mustapha Kateb, puis de Mahieddine Bachtarzi. Il rejoint la troupe artistique du FLN en 1958 et intègre après l’indépendance le TNA. Mais c’est au cinéma qu’il donnera libre cours à son talent de comédien.

Nous ne laisserons pas passer ce mois d’avril sans évoquer la grande figure du cinéma algérien qu’était Sid Ali Kouiret, décédé le 5 avril 2015 dans sa ville natale Alger, où il a vu le jour le 3 janvier 1933. C’est dans les années cinquante du siècle dernier qu’il commence à faire du théâtre sous la houlette de Mustapha Kateb, puis de Mahieddine Bachtarzi. Il joue à Berlin avec la troupe El Mesrah El Djazaïri et se produit dans les cafés parisiens.

Après le déclenchement de la guerre de Libération, Sid Ali Kouiret rejoint la troupe artistique du FLN en 1958 avec d’autres artistes comme Mohamed Boudia, Missoum, Bouhired, Hadj Omar… 

Après l’indépendance, il intègre le TNA, mais c’est au cinéma qu’il donnera libre cours à son talent de comédien. Sa carrière y sera dense et brillante. Il joue son premier rôle à l’écran en 1963 dans Les Enfants de la Casbah d’Abdelhalim Raïs, pièce adaptée à la télévision par Mustapha Badie. Sid Ali Kouiret va connaître la consécration grâce à son rôle dans L’Opium et le Bâton, film légendaire réalisé en 1971 par Ahmed Rachedi à partir du roman éponyme de Mouloud Mammeri. Le film eut un immense succès.

La société algérienne venait de sortir d’une longue domination coloniale qui n’a pris fin qu’après une âpre guerre de Libération. Les images du film, très vraisemblables, ressuscitent celles de la guerre dans les esprits encore traumatisés. Le rôle positif donné aux combattants n’a pas manqué de galvaniser le sentiment patriotique et celui de la reconnaissance éternelle aux valeureux chouhada. 

Cette image positive d’Ali (li mat waqef) ne quittera jamais Sid Ali Kouiret, qui enchaîne les rôles importants dans des films de grands réalisateurs algériens : Décembre, de Mohamed Lakhdar Hamina en 1971, L’Évasion de Hassan Terro, de Mustapha Badie en 1974, Chronique des années de braise, de Lakhdar Hamina en 1975, qui a obtenu la Palme d’or au Festival de Cannes.

En 1976, il jouera dans Le Retour de l’enfant prodige, du grand réalisateur égyptien Youcef Chahine, aux côtés de Mahmoud El Meliguy et de Houda Soltane. La même année, on le retrouve dans le rôle du personnage principal du film de Ghouti Bendeddouche, Echebka, avec Hassan El Hassani, Abdelhalim Raïs et Fatima Belhadj.

Sid Ali Kouiret entame les années 1980  dans Les Sacrifiés, un film d’Okacha Touita réalisé en 1982, avec Miloud Khetib, Djamel Allam, Patrick Chesnais, Christine Dejoux… : “En 1955, Mahmoud, expulsé d’Algérie, se retrouve dans le bidonville de Nanterre.

La lutte fratricide entre le MNA (Mouvement nationaliste algérien) et le FLN (Front de libération nationale) battant son plein, il se voit chargé d’opérations armées au sein du FLN (…) Pris dans une rafle, il est emprisonné (…)” En 1991, Sid Ali Kouiret campe le rôle principal dans le film Les Enfants du Soleil de Mohamed Ifticene. L’année suivante, il décrochera un premier rôle dans le feuilleton La famille Ramdam diffusé sur la chaîne française M6 en 1992.

Dans les années 2000, on retrouvera Sid Ali Kouiret dans Les Suspects, film de Kamal Dehane (2004), aux côtés de Nadia Kaci, de Larbi Zekal, de Mohamed Adjaïmi… puis, en 2007, dans Morituri d’Okacha Touita, adapté, comme le précédent, de romans de Yasmina Khadra.

Il ne s’agit là que de quelques illustrations du riche parcours théâtral, mais surtout cinématographique de Sid Ali Kouiret, qui s’est éteint à Alger le 5 avril 2015. “Ali mat waqef” et son nom brillera longtemps dans le ciel du cinéma algérien. 

 


ALI BEDRICI

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