Culture Miliana, cité patrimoniale millénaire

Sur les traces du passé glorieux de l’ancienne “Zucchabar”

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Samira BENDRIS OULBSIR Publié 24 Février 2021 à 20:44

Place de l'Horloge. © Liberté
Place de l'Horloge. © Liberté

Ville historique du Xe siècle, Miliana accueille ses visiteurs à bras ouverts pour leur donner à voir ses sept merveilles, dont la mythique place de L’horloge, le palais de l’Émir Abdelkader ou encore le mausolée de Sidi Ahmed Benyoucef.

Nos villes d’Algérie sont chargées d’Histoire et nos villages regorgent d’une mémoire qui ne demande qu’à être titillée pour resurgir et raconter des noms, des traditions et un passé à revisiter. Une mission de transmission dont se chargerait tout citoyen soucieux de voir ses enfants perpétuer cette mémoire pour contrer un oubli qui tend à effacer l’Histoire, sinon la falsifier au gré des humeurs et des “raconteurs”.

Ainsi en est-il de la ville de Miliana, dont quelques habitants, engagés dans cette mission de sauvegarde, se sont constitués en “Association des amis de Miliana”, “Association de randonneurs de Miliana” ou autres groupes pour faire connaître la féerie de leur ville, et ressusciter de glorieux noms injustement oubliés. Miliana, cette vieille ville historique du Xe siècle (Zucchabar à l’époque romaine), située à un peu plus de 100 km au sud-ouest d’Alger, sur la vallée du Cheliff, accueille ses visiteurs à bras ouverts pour leur donner à voir ses sept merveilles.

Et bien plus encore. Alphonse Daudet n’en a-t-il pas chanté les louanges dans les Lettres de mon moulin (1869) où il consacrera toute une nouvelle intitulée “À Milianah” ? Ainsi commencera un petit cours de littérature, histoire de (re)penser à la lecture ; cette belle activité ludique, ce loisir nécessaire auquel sont revenus les enfants de la région à travers des séances hebdomadaires en plein air organisées par ces mêmes férus d’histoire. Mais retour sur cette balade culturelle qui aura comme point de départ, la mythique place de L’horloge que surplombe un joli minaret qui rappelle cette ancienne mosquée (EL Batha) détruite en 1865.

Et de là, commencera un cours passionnant et passionné qui nous guidera dans les dédales du passé. Première escale, la visite du palais de l’Émir Abdelkader, une somptueuse bâtisse au style mauresque, restaurée pour devenir, aujourd’hui, un musée renfermant plusieurs salles d’exposition rappelant l’antiquité romaine, les ethnies successives, les mines du Zaccar, la résistance populaire et les martyrs de la révolution nationale.

Avant d’arriver à cette autre place non moins mythique, dédiée à la mémoire du martyr Ammar Ali, alias Ali la Pointe, originaire de cette région où une stèle a été érigée, un passage par l’ex-Hôtel du commerce, actuellement abandonné et fermé, fait dire à nos hôtes milianais leur frustration de voir de si beaux héritages tombés en ruine dans l’indifférence générale. Et bien d’autres bâtiments encore laissés en ruine, ou détournés de leur vocation première.

Un tour du côté de l’hôpital donne à voir un magnifique jardin qui fait remonter de bien beaux et parfois tristes souvenirs à nos guides qui se rappellent leur jeunesse en nous confiant quelques anecdotes. Une visite à la mosquée et au mausolée de Sidi Ahmed Benyoucef est incontournable. Un lieu mystique et rassembleur qui raconte, à lui seul, un pan important de cette histoire millénaire que beaucoup ignorent.

De cette ignorance qui fait naître parfois une sorte de rivalité, dualité, spiritualité controversée entre partisans des mosquée, mausolée, zaouia, tajmaât et autres lieux… “saints” dirions-nous. D’autres visites s’imposent : le jardin public du 24-Février, la manufacture de l’Émir, les établissements scolaires, le mont Zaccar et bien d’autres lieux.

Mais encore, et pour revenir à la lecture, (re)lire le roman Zohra, la femme du mineur, de Hadj Hamou Abdelkader, nous conseillera notre guide du jour à la fin du voyage, non sans nous inviter à une autre balade, gustative celle-là, qui aura lieu les 19 et 20 mars, à l’occasion du premier Salon de la confiture artisanale. 

 


Samira Bendris-Oulebsir 

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