
Il s’agit des œuvres de l’écrivain et poète marocain Mohammed Khaïr-Eddine avec “Agadir” (éditions du Seuil, 1967), de l’Algérienne Samira Negrouche avec “Le Jazz des oliviers” (éditions du Tell, 2010) et d’une anthologie de poésie marocaine de l’Américaine Deborah Kapchan, professeur à l’université de New York. Ces trois œuvres, traduites de l’arabe, du français ou de tamazight vers la langue anglaise, figurent sur la longlist du prix.
L’American Literary Translators Association a dévoilé jeudi dernier la longlist du prix national Translation Award in Poetry (Le prix national de la traduction poétique), dans laquelle figurent trois œuvres maghrébines traduites dans la langue de Shakespeare.
Il s’agit de l’écrivain et poète marocain Mohammed Khaïr-Eddine avec Agadir (éditions du Seuil, 1992), de l’Algérienne Samira Negrouche avec Le Jazz des oliviers (éditions du Tell, 2010) et de Poetic Justice : An Anthology of Contemporary Moroccan Poetry de l’Américaine Deborah Kapchan, professeur à l’université de New York, qui a traduit de l’arabe, du français et de tamazight plusieurs poèmes marocains depuis l’indépendance jusqu’à nos jours.
L’œuvre de l’Algérienne Samira Negrouche, parue en 2010, est un texte “intime et violent”, à mi-chemin entre le manifeste, l’essai, la prose poétique, dont les thèmes traitent de la liberté, de la violence, de l’absence...
À propos de cette traduction, publiée dans sa version anglaise sous le titre The Olive-Trees Jazz chez Pleiades Press, Marylin Hacker donne en prologue un aperçu de la littérature algérienne, ses grands écrivains et poètes tels Jean Sénac et Djamal Amrani, pour qui Negrouche vouait une certaine admiration. La poétesse algérienne dira à ce propos au site Middleeasteye que la relation avec Amrani et leur rencontre durant une exposition étaient d’une grande importance pour elle, dans un contexte de guerre civile où “la culture tentait d’être reconnue lentement”.
Née à Alger en 1980, Samira Negrouche, médecin de formation, compte parmi les jeunes poétesses francophones émergentes, avec à son actif une dizaine de recueils, dont Instance départ (2013), Le Dernier Diabolo (2012) et Le Jazz des oliviers (2010). Elle a également traduit des textes de recueils de poésie de l’arabe vers le tamazight et le français. Agadir, du grand romancier marocain Mohammed Khaïr-Eddine, a d’abord été publié en 1967 au éditions du Seuil.
Il a été traduit en langue anglaise par Jake Syersack and Pierre Joris en 2020 aux éditions Dialogos/Lavender Ink. Agadir, inspiré d’un séisme qui a frappé le Maroc en 1960, rassemble également plusieurs genres littéraires, du “récit chanté” au “poème éclaté”, en passant par le “théâtre d’éclipses”.
Mohammed Khaïr-Eddine est né en 1941 à Trafraout, dans le Sud marocain. Après des études secondaires à Casablanca, il travailla un temps dans la fonction publique, avant de se consacrer à l’écriture. Il publia ses premiers poèmes dans La Vigie marocaine, avant de collaborer dans les années 1960 à la revue Souffles, qu’animait le poète Abdelatif Laabi.
Il s’installa en France en 1966 et publia l’année d’après Agadir (éditions du Seuil). Suivront, chez le même éditeur, Corps négatif, Histoire d’un bon Dieu (1968), Soleil arachnide (1969), Moi l’Aigre (1970), Le Déterreur (1973), Ce Maroc ! (1975). Son dernier recueil de poèmes, Mémorial, parut à Cherche Midi Éditeur en 1991. Mohammed Khaïr-Eddine retourna au Maroc en 1993, où il mourut deux ans plus tard à Rabat.
Yasmine AZZOUZ