Culture “Les oppositions algériennes, 1962-1988”, de Abdelhalim Aissaoui

Une anthologie de l’activité politique “clandestine”

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Kamel GHIMOUZE Publié 15 Mars 2021 à 22:10

© D. R.
© D. R.

Des Accords  d’Évian  et  le  scrutin  d’autodétermination  aux évènements d’octobre 1988 en passant par le coup d’État du 19 juin 1965, l’anthologie “Les oppositions algériennes entre 1962 et 1988”, sortie hier en librairie à compte d’auteur, ne prétend pas à l’exhaustivité.

Bien qu’elle soit le fruit d’un labeur de recherche, compilation et recoupement de longue haleine, confrontée à l’absence de fonds documentaires et de références bibliographiques inhérents à l’activité clandestine des différents mouvements politiques durant la période post-indépendance, elle se veut néanmoins, “comme la première pierre d’un édifice à construire en vue de constituer et de rendre publique une base de matériaux, la plus large et la plus complète possible” note l’auteur de l’ouvrage dans sa présentation. 

Trempé dans le militantisme clandestin notamment au sein de l’université de Constantine à l’ère du parti unique, Abdelhalim Aissaoui qui est docteur en économie actuellement à la retraite estime qu’à ce jour “aucune présentation d’ensemble, ni même une compilation succincte de la documentation produite par ces organisations n’est disponible”.

Pour l’auteur, ce travail est “une expression de reconnaissance à ceux qui, de manière anonyme, ont contribué dans des conditions impitoyables à la confection, la distribution, la propagation et la discussion de ces documents, au péril de leur sécurité et de leur intégrité physique”.

Sur plus de 700 pages, il recueille “un maximum de sources authentiques et significatives des différentes organisations constitutives de ces oppositions” sur la base d’une démarche inclusive et impartiale afin “d'accéder à un éventail documentaire assez représentatif de ces oppositions, dévoilant ainsi la profondeur historique de leur soubassement théorique et la cohérence, insoupçonnée, de leurs analyses politiques”.

Le texte qui ambitionne de “donner plus de visibilité aux mouvements ayant proclamé comme finalité de leur création et de leur action, la lutte politique contre les divers régimes politiques successifs”. CNDR, CLTA, FFS, ORT, PAG, PAGS, ORP, OST et bien d’autres organisations peu connues du grand public, trouvent leur place dans cette œuvre qui reproduit à l’état brut, la littérature politique propre à chacune dont des documents très rares. Ceci, au moment où les écrits proprement économiques et ceux relatifs à la politique extérieure, ont été délibérément sacrifiés par l’auteur. 

“L’accès au contenu de ces textes permet de découvrir l’état d’esprit, l’imaginaire, les représentations et les attentes de ceux qui ont participé à leur élaboration”, souligne Abdelhalim Aissaoui. 

Et de suggérer que cette anthologie “permet également (…) de cerner les traits principaux des politiques suivis par les régimes qui se sont succédé depuis l’indépendance, par la mise à nu, grâce aux critiques acerbes formulées par les oppositions, des incohérences doctrinales qui les fondent, des contradictions qui les sous-tendent et de l’utopie qu’elles projettent”.

Succinctement, les documents présentés par l’auteur débattent et mettent en évidence cinq haltes principales ayant focalisé son attention et qui sont autant de chapitres de cet ouvrage et vont de la période 1962-1988 jusqu’aux évènements d’octobre 1988 qui “ont permis l’émergence du pluralisme politique et signifié la fin bien heureuse de l’action clandestine”.

Il s’en découle pour le chercheur, un besoin  vital  et  une urgence absolue d’asseoir toute démarche d’édification et de reconstruction nationale, sur la base du respect de la démocratie, exprimés à ces époques déjà, par l’ensemble des courants.
 

Kamel GHIMOUZE

Les oppositions algériennes (1962-1988), anthologie, de Abdelhalim Aissaoui. Édition à Compte d’auteur. 15 mars 2021. 715 pages. Prix public : 2200 DA.

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