Des Gens et des Faits 33e partie

“COMME UN MIROIR BRISÉ”

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Taos M’HAND Publié 21 Septembre 2021 à 18:59

RésuméLorsque Latéfa revient à elle, elle est dans sa chambre et entourée de ses parents, Houria pleure avec elle. Latéfa se sent mal et a un petit malaise. Da Ali demande de l’aide. L’infirmière, venue au chevet de sa fille, explique que l’anesthésie générale n’est pas sans effets secondaires. Latéfa se sent mieux après s’être vidée. Da Ali est très éprouvé de la voir si faible alors que le plus dur l’attend. Il aurait voulu être à sa place.

-Papa !
-Oui ma fille ? 
-As-tu vu le professeur ?, lui demande Latéfa. Tu sais, ils portaient des tenues avec des masques et des gants, je ne l’ai pas reconnu.
-Son équipe et lui sont encore au bloc, lui rappelle-t-il. Il viendra nous voir quand il aura fini. Et s’il ne vient pas, promet Da Ali, je chercherai après lui. 
Latéfa tourne subitement de l’œil. Les parents s’inquiètent, le père sort de la chambre, paniqué et demande de l’aide aux infirmières dans le couloir. 
-Je ne sais pas ce qui arrive à ma fille. Nous étions en train de parler…
-Elle vient à peine de sortir de la salle de réanimation, dit l’une des infirmières qui l’accompagne à la chambre de Latéfa. Elle a besoin de repos. Et c’est normal, ajoute-t-elle, qu’elle se sente mal, ce sont les effets secondaires suite à l’opération. Il ne faut pas vous inquiéter.
Latéfa gémit et finit par ouvrir les yeux.
-Qu’est-ce qui m’arrive ? Je me sens mal…
-C’est juste passager, la rassure l’infirmière. Après une anesthésie générale, c’est normal que vous ayez mal à la tête et même l’envie de vomir.
À peine en a-t-elle parlé que Latéfa se redresse en s’accrochant à la rambarde du lit et vomit. Une fois soulagée, elle respire mieux. Ses parents l’aident à s’allonger. L’infirmière demande à une femme de ménage de passer nettoyer le sol.
Da Ali et Houria sont sortis dans le couloir, le temps qu’elle finisse. Lorsqu’ils retournent dans la chambre, Latéfa s’était endormie. 
Le père ne peut s’empêcher de vérifier qu’elle dort. Elle respire lentement, il soupire, rassuré. 
-Tu restes près d’elle, dit-il à sa femme. Moi, je vais aller voir le professeur. 
Ce que Latéfa lui a dit, l’a perturbé. Il se rend au niveau du bloc opératoire. Il attend qu’un infirmier en sorte pour demander après le professeur. 
-Il n’est pas venu aujourd’hui, répond l’infirmier. 
-Comment ça qu’il n’est pas venu aujourd’hui ?
-Il était prévu qu’il opère ses malades, mais on ignore pourquoi il n’est pas venu et pourquoi il est injoignable, dit l’infirmier. Inchallah khir. 
-Mais ce n’est pas possible, s’écrie Da Ali. S’il n’est pas là, alors qui a opéré ma fille ? 
-Je crois que c’est docteur G… qui s’est chargé des malades.
-S’il te plaît, peux-tu lui dire que je voudrais le voir ?
-C’est une chirurgienne, précise l’infirmier. Ne vous inquiétez pas. Je lui dirais que vous l’attendez.
Da Ali soupire, puis va se tenir près d’une fenêtre ouverte, il étouffe. Il ne sait plus quoi penser lorsqu’il appelle au numéro du professeur et qu’il trouve le portable fermé. Il appelle chez lui et sa femme ne répond pas. 
Dans le hall, il entend des cris et des sanglots étouffés lorsque les portes du bloc opératoire s’ouvrent pour laisser passer une patiente sortant du service de réanimation pour être emmenée à sa chambre. Les infirmières leur demandent de s’éloigner.
-Vous la verrez plus tard lorsqu’elle sera installée dans sa chambre. Là, elle n’est pas en état de parler… La larme à l’œil, il regarde le couple se réconforter, sans avoir pu approcher et toucher leur parente. Il espère la guérison à tous les malades. Il rappelle le professeur et serre les dents pour ne pas râler, il n’aime pas quand les choses lui échappent. 
Lorsque son portable vibre, il ne reconnaît pas le numéro, mais il décroche rapidement, espérant que c’est le professeur qui l’appelle. Il est bien déçu, c’est la secrétaire de la clinique privée. Il a complètement oublié de les joindre, pour leur dire que c’était annulé. Il ne décroche pas. il n’a aucune envie de parler.
 

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