Des Gens et des Faits 64e partie

“COMME UN MIROIR BRISÉ”

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Taos M’HAND Publié 27 Octobre 2021 à 18:30

Résumé : On ne lui laisse pas le choix. Maintenant qu’il était là à attendre, elle tente de se rendre présentable, en se maquillant mais elle se trouve affreuse. Tarek la force à ouvrir. Il la regarde avec amour. Il est heureux de la revoir et promet d’être ce qu’elle voudrait. Tout ce qui compte pour lui, c’est qu’elle a mis fin à ses tourments. Il la prie de ne plus les torturer. Elle pleure sur son épaule et perd ses foulards. Elle tourne la tête pour ne pas voir son regard.

-Comme t’es belle ! J’aime bien ta coupe.
- Ne dis pas de bêtises. 
Tarek la quitte et sort sans un regard. Elle ne l’a pas suivi. Elle a remis ses foulards. Pendant un moment, elle est comme perdue. A-t-elle imaginé son retour et toutes ses belles paroles ? Elle n’ose pas descendre pour s’assurer s’il est bien là. Sa mère la prendrait pour une folle. Mais elle entend son père et il rit. Lorsque Tarek apparaît ou, plutôt, revient, elle sourit en voyant qu’il s’est rasé le crâne. Par solidarité. 
- Mais tu es fou !, s’écrie-t-elle. Que vont dire tes parents ? Tes collègues ?
- Je n’ai aucune explication à donner. Je suis libre d’être moi, avec une boule à zéro. Je reste leur fils, et pour mon boulot, tant que j’arrive à l’heure et que je fais ce qu’ils attendent de moi, ils ne me remarqueront même pas. En fait, ma nouvelle tête me plait, ajoute-t-il en riant. 
- Tu sais, moi aussi, je l’aurais fait si je n’avais pas été chauve, dit Da Ali, riant avec lui. Je suis heureux de vous voir ensemble. Même si beaucoup de choses ont changé. 
Tarek pose la main sur son épaule et échange un regard avec lui. 
- Pour moi, rien n’a changé, dit-il en redevenant sérieux. Je suis toujours le même, et à mes yeux, elle n’a pas changé.
- Cessez de parler de moi comme si je n’étais pas là. Houria qui arrive derrière a tout entendu. Elle est émue jusqu’aux larmes. 
- Allah a entendu nos prières, murmure-t-elle. Il concrétise mon rêve ; vous voir ensemble.
- Maman !, la gronde Latéfa. 
- Latéfa, toutes les mères sont pareilles, la rassure Tarek. Je vais rentrer chez moi. Je reviendrai lorsque je serai plus présentable. Comme tu le dis si bien. Je reviendrai dîner avec vous.
- Avec plaisir, dit Houria. Tu seras toujours le bienvenu. Tu illumines la maison de ta présence.
- Maman ! 
- Mais je n’ai rien dit de mal. Au contraire, je le mets à l’aise. Il nous a manqué, poursuit-elle au risque d’énerver Latéfa. Mon fils, tu n’as pas besoin de partir chez toi pour te changer. On a tout ce qu’il faut ici. Tout.
Mais au coup d’œil que lance Latéfa à Tarek, ce dernier devine qu’il vaut mieux qu’il parte.
- Je reviendrai pour le dîner, promet-il. Repose-toi. On parlera plus tard.
Latéfa hoche la tête. 
- Prends ton temps. On n’a pas l’habitude de dîner tôt. Rentre bien.
Ses parents se chargent de le raccompagner dehors. Latéfa va à la fenêtre et le regarde partir. Elle n’est pas surprise quand il se tourne, la cherchant du regard. Il a un petit geste d’au revoir avant de disparaître de son champ de vision. Elle soupire tout en retournant au lit. Elle se demande si elle a bien fait de lui permettre de revenir dans sa vie alors qu’elle ignore de quoi sera fait demain. 
Elle se rassure en se rappelant son sourire et son regard amoureux. Tarek n’a pas changé. Il l’aime encore. Il s’est rasé la tête pour lui prouver qu’il la soutient dans cette dure épreuve. Elle n’est pas surprise lorsqu’il l’appelle. Elle décroche et ferme les yeux, heureuse de l’entendre à nouveau. 
- De quoi as-tu envie ? Qu’est-ce que je pourrais apporter ?
- Ramène-toi. C’est suffisant. 
- La prochaine fois, je t’emmènerai où tu veux. On ne restera pas à la maison, décide-t-il. On doit rattraper le temps perdu... par ta faute. Sortir, voyager, voir nos amis. 
Latéfa soupire.
- Une seule chose à la fois. Tarek, je suis épuisée. Je vais essayer de dormir un peu en attendant ton retour.
- Rêve de moi alors.
Elle le voudrait bien. Elle ferme les yeux et les doux moments passés en sa compagnie refont surface. La fatigue et toutes les émotions ont raison d’elle. Elle finit par s’endormir. Da Ali qui est monté afin de lui parler de la visite du professeur est surpris par son visage détendu et souriant. Il décide d’appeler son ami pour lui demander de passer un autre jour. 
 

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