Des Gens et des Faits 68e partie

“COMME UN MIROIR BRISÉ”

  • Placeholder

Taos M’HAND Publié 02 Novembre 2021 à 09:01

Résumé : La soirée s’est bien passée. Tarek était heureux de les retrouver après tout ce temps. Il a tout raconté à Lila, qui n’hésite pas à joindre son amie pour partager sa joie. Mais Latéfa est réaliste ; elle n’est plus comme avant. Le lendemain, elle se prépare avec soin. Elle ne met pas sa ­prothèse, tenant à ce qu’il voie qu’elle n’est plus aussi féminine. Elle n’est plus la même…

Sa mère n’approuve pas son attitude. 

- Ils ont créé la prothèse mammaire pour remplacer le sein perdu. Je ne comprends pas pourquoi tu veux t’afficher sans. D’un côté, tu ne vois plus tes amis et tu ne sors que pour tes soins et, maintenant que tu reprends avec ton fiancé, tu voudrais qu’il voie ton changement. Il sait que tu l’as perdu. Pourquoi tu t’affliges cette épreuve ? Que veux-tu à la fin ? 
- J’ai changé. Hier, il m’a vue sans maquillage, sans cheveux ; aujourd’hui, ce sera sans ma prothèse. J’ai fait l’effort de me préparer, mais il y aura des jours où je resterai telle que je suis réellement, sans fard. Que ça lui plaise ou non. 
- Vas-y doucement. Ouhhh ! Tu fais tout pour gâcher vos retrouvailles. Fais-moi plaisir et va la mettre. 
Latéfa refuse. Elle attend Tarek dans le salon. 
Elle est en train de prendre une tisane lorsqu’il arrive, tout beau, souriant. S’il a remarqué le plat du côté gauche de sa poitrine, il n’en montre rien. Il ne s’est pas départi de son sourire et cela rassure Houria, qui l’invite à déjeuner mais il refuse.
- Où est Da Ali, demande-t-il. 
- Il avait une urgence, répond Houria avant de s’adresser à sa fille. Tu te rappelles la dame que son mari battait ? Elle a contacté ton père pour lui demander de l’aide. Il est parti avec le chauffeur. Il avait déjà trouvé une solution à son problème. Il n’attendait que son appel pour intervenir dans leur vie. 
Latéfa pousse un cri de joie et ne cache pas son soulagement. 
- J’avais peur qu’il lui soit arrivé malheur. Hamdoullah. Tarek, je meurs d’envie de la revoir. J’appelle papa pour savoir où ils sont. Je veux aussi les aider. Tarek, tu veux bien m’y emmener ?
- Avec plaisir. Partons. En cours de route, on l’appellera et ils nous diront où les rejoindre.
Houria est émue de le voir tendre la main à Latéfa pour l’aider à se lever. Ils partent main dans la main. 
- Ya Allah, garde-les unis ! Protège-les ! Guéris ma petite et laisse-la vivre! On ne veut pas la perdre. Même son fiancé l’aime toujours. 
Elle ne peut pas s’empêcher de pleurer. Tout ce qu’elle veut – et qui ne dépend pas d’elle – est qu’elle se remette de cette terrible maladie et qu’elle puisse faire sa vie, entourée de tous ceux qui l’aiment. Houria espère qu’ils passeront une bonne journée. Et, pour Latéfa, elle commence bien. Après avoir parlé avec son père, ils se rendent dans les environs de Reghaïa. Le chauffeur de son père leur donne des repères pour trouver le vieux quartier. Latéfa est un peu déçue.
- Bonjour papa. C’est quoi ce quartier ? 
- C’est une ancienne cité où il y a toutes les commodités, lui dit-il. J’ai acheté une petite maison et une équipe du bâtiment a tout refait. Ils y seront heureux, inch’Allah. 
- Ils sont où ?
- À l’intérieur. 
- C’est vrai ? Pourquoi tu ne m’en as jamais parlé ? 
- J’avais retapé plusieurs petites maisons et j’attendais qu’elle se manifeste. Je voulais te faire une surprise, dit Da Ali. J’avais demandé à ta mère de ne rien te dire. Comme d’habitude, elle a fait le contraire. 
- Oh papa, ne te fâche pas ! Je suis si heureuse pour eux. Mais, dis-moi, est-ce que son mari est avec eux ? Je voudrais les voir.
- Non, il n’y a qu’elle et ses enfants. 
Latéfa se permet d’entrer dans la petite cour. La porte de la maison est ouverte. Elle y frappe, mais personne ne répond. Elle frappe encore et, inquiète qu’on ne lui réponde pas, elle entre. 
Le spectacle qu’elle découvre lui serre le cœur. 
La dame et ses enfants prient, remerciant le Tout-Puissant pour tous Ses bienfaits. 

 


À SUIVRE

[email protected]
Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00