Des Gens et des Faits 69e partie

“COMME UN MIROIR BRISÉ”

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Taos M’HAND Publié 03 Novembre 2021 à 09:43

Résumé : Houria n’approuve pas que sa fille refuse de mettre sa prothèse uniquement pour voir la réaction de Tarek. Ce dernier ne tarde pas à venir, tout heureux de la voir prête. Lorsque Houria leur apprend que son père est en train d’aider la dame en détresse, Latéfa insiste pour les rejoindre. Tarek l’emmène à l’adresse indiquée par le chauffeur. Da Ali lui a offert une maison qu’il a retapée à leur intention. Lorsque Latéfa entre, elle les trouve en train de prier et de remercier Allah pour Ses bienfaits…

“Ya Allah, accorde tout ce que souhaite notre bienfaiteur ! Donne-lui santé, paix et prospérité ! Garde-le pour ses enfants ! Protège-les, lui et sa famille !”
Les petits amine que murmurent les enfants lui vont droit au cœur. Latéfa est émue et essuie ses larmes avant qu’ils ne se rendent compte de sa présence, lorsqu’ils ont fini de prier.
- Bonjour ! leur dit-elle. Félicitations pour votre nouvelle demeure !
La dame se lève et s’approche, toute reconnaissante. Elle saisit ses mains et les embrasse. 
- Merci, merci ! Qu’Allah vous comble de bienfaits et réalise vos vœux les plus chers !
- Inch’Allah ! Mais c’est mon père…Moi, je n’ai rien fait ! Soyez heureuse avec vos enfants ! Comment vous appelez-vous ?
- Saada... mais je n’ai jamais eu de chance, pleure-t-elle. Avant aujourd’hui ! Je vous serais reconnaissante toute ma vie ! Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis à votre disposition, de jour comme de nuit !
- Occupez-vous de votre santé et préservez-vous pour vos enfants ! Ils ont besoin de vous ! 
- J’ai besoin de travailler ! On ne peut pas dépendre de vous ! 
- Lorsque vous serez guérie, je me chargerais de vous trouver du travail ! La priorité, ce sont vos soins ! Vous irez faire vos contrôles... Passez à l’hôpital prendre rendez-vous ! Soignez-vous ! Ne perdez plus de temps ! Appelez mon père en cas de besoin ! 
Latéfa sort une enveloppe de son sac et la lui remet. Saada l’ouvre lentement et écarquille les yeux devant autant d’argent. Elle n’en a vu que dans les films. 
- C’est trop ! dit-elle, gênée, en voulant la lui rendre mais Latéfa refuse et garde ses mains sur l’enveloppe. 
Je ne peux pas ! Bezzaf !
- Cet argent est pour vous et vos enfants ! Faites-en bon usage ! 
Saada pleure. Elle n’en revient toujours pas. Ses enfants se rapprochent et se serrent contre elle. 
- Vous êtes des anges, lui dit-elle. On vous sera reconnaissants toute notre vie ! Vous nous donnez une maison neuve, meublée, avec de l’eau courante, du chauffage pour l’hiver ! Il y a même une cour pour les enfants ! Il y a des écoles à quelques pas d’ici ! Est-ce que je rêve ?
- Non ! Mais je tiens à vous donner un conseil : votre mari est mauvais ! S’il découvre que vous avez une maison et de l’argent, il fera tout pour vous les prendre ! Ne l’appelez pas ! Ne retournez jamais avec lui ! 
- Mais s’il me retrouve ?
- Si vous ne l’appelez pas, il ne saura jamais où vous êtes ! dit Latéfa. Il n’a jamais pris soin de vous et il ne le fera jamais ! Ne croyez pas qu’en voulant partager votre joie avec lui, vous le ramènerez à de meilleurs sentiments ! Il voudra tout pour lui ! Il se débarrassera de vous et de vos enfants ! 
Son fils aîné partage son avis. 
- Elle a raison maman ! Il ne nous offrait que des coups ! C’est fini ! Plus jamais il ne nous touchera ! Désormais, je suis l’homme de la maison ! Je m’occuperais de tout ! promet-il. Je peux même travailler pour vous ! 
Latéfa refuse.
- Tu retournes à l’école ! Tu dois réussir tes études pour avoir un bel avenir ! On prend tout en charge ! Tu n’as pas de souci à te faire pour ta famille ! Sois juste studieux et obéissant ! 
- Je vous le promets…
Ils lui font un câlin, la faisant pleurer avec eux. Latéfa réalise que tout le monde n’a pas sa chance. Le fait d’avoir mis cette familleà l’abri de la violence et de les voir en sécurité, à l’abri du besoin lui met du baume au cœur. Lorsqu’elle quitte cette maison Tarek lui demande de s’arrêter. 
- Ton mascara a coulé, dit-il en sortant un mouchoir, pour lui essuyer les joues. Mais tu es encore plus belle ! Parce que je te découvre sensible aux malheurs des autres et généreuse ! J’ai la nouvelle Latéfa devant moi ! Et tu me plais encore plus ! 
Elle le regarde et constate qu’il est des plus sérieux !

 


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