Des Gens et des Faits 59e partie

L’ éternelle blessure

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Taos M’HAND Publié 21 Février 2021 à 20:24

Résumé : Ils prennent la route après qu’elle ait préparé leurs affaires. Durant tout le voyage, les bébés dorment. L’accueil qui leur est réservé lui fait chaud au cœur. Toute la famille est sous le charme des bébés. Fathma ne cache pas sa préférence pour Mahmoud. Qu’est-ce que serait une maisonnée sans homme ? 

-Alors, que dois-je faire ? 
Fathma l’emmène dans sa chambre et ouvre les coffres en bois, hérités de sa belle-mère. Ils contiennent tout ce qu’elle a pu mettre de côté pour les filles. 
Des draps, des napperons et des coussins. Sur un tabouret, plusieurs couvertures de laine tissées par Fathma. 
-C’est tout ce que vous possédez ? Elle n’a pas grand-chose, remarque Anissa. Mais j’ai apporté mes économies. Si vous le voulez, demain, je l’emmènerais faire des achats.
-C’est vrai ? 
-Cela me fera plaisir de l’aider, insiste la jeune femme. Mais je te laisserais tes petits-enfants. Tu devras t’occuper d’eux et ne pas les confier aux autres. Ce n’est pas que je ne leur fais pas confiance, mais je ne les connais pas. Je te confierais ce que j’ai de plus précieux après Nedjmeddine. 
-Tu peux compter sur moi.
Le lendemain, Mehdi, le fiancé, s’est débrouillé un véhicule et emmène Anissa et Warda en ville. Elle lui offre de jolies robes et des produits cosmétiques. Elle prend aussi des couvre-lits, des descentes de lit et des rideaux. Elle achète des valises, des veilleuses, des tableaux… 
-C’est pour que tu aies la plus jolie chambre. 
-Qu’Allah te comble de bienfaits, je sais que je ne pourrais jamais te rendre la pareille, dit Warda, émue jusqu’aux larmes. 
-Sois juste heureuse.
Anissa regarde dans son sac et compte ce qui reste de ses économies. Elle l’entraîne dans une bijouterie et lui choisit une petite parure en argent, elle sait que Warda n’en possède pas. Ses beaux-parents n’ont jamais eu les moyens pour offrir des bijoux. Warda ne peut s’empêcher de la prendre dans ses bras et de l’embrasser.  
-Maintenant, dis-moi, qu’est-ce qui manque pour préparer des gâteaux ?
-Ce n’est pas nécessaire. Yemma a emprunté un peu d’argent et a acheté tout ce dont on aurait besoin ces jours-ci en cuisine.
-Alors…
Anissa décide de prendre deux jolies robes, pour sa belle-mère et son autre belle-sœur, elle veut leur faire plaisir.  
-Le jour de la fête, nous serons toutes belles.
Elle pense à Nedjmeddine qui sera heureux de partager leur joie. Le mariage de Warda sera une journée inoubliable. 
Lorsqu’ils rentrent à la maison, quelques heures plus tard, Warda s’empresse de montrer les achats. 
-Qu’Allah te garde et te donne la santé, la paix. Qu’Il te garde pour tes enfants, nous savions que tu avais bon cœur. Je comprends pourquoi Nedjmeddine tenait à toi, il a fait le bon choix.
-On aurait dû louer une robe de mariage.
-Ma fille, ici, les mariées portent une robe en soie et un grand foulard rouge leur couvre la tête, dit Fathma. Et puis, tu as assez dépensé comme ça. 
-On n’en a pas besoin, dit Warda. Grâce à toi, je serais une des plus belles mariées de la région. 
-Tu es déjà très belle. Tout ce qui manque pour que ce soit vraiment la fête, c’est Nedjmeddine. Pourquoi n’allez-vous pas l’appeler pour prendre de ses nouvelles ? 
Prise par la frénésie des achats, elle n’a pas  pensé à le joindre. Elle regrette de ne pas avoir profité de leur passage en ville pour l’appeler.
-Khali Brahem, s’il te plaît, pourrais-tu te rendre au taxiphone le plus proche pour l’appeler. 
Le beau-père ne refuse pas, il ne tarde pas à partir. Anissa va s’occuper des bébés qui semblent bien plus calmes que d’ordinaire, elle les câline, elle réalise qu’ils lui ont manqué. 
-Tu peux aller te reposer, dit Fathma. Je garde un œil sur eux, mais si tu n’es pas fatiguée, tu pourrais ranger les affaires de Warda ?
Anissa embrasse ses bébés avant de se rendre dans la pièce d’à côté, elle range tout ce que Warda emportera. 
Quand elle sort dans la cour pour demander à sa belle-mère combien de couvertures de laine  elle devait plier et ficeler, elle la trouve en pleine discussion avec un cousin éloigné. Il a le visage fermé, visiblement contrarié.

 


(À SUIVRE)
 T. M. 

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