Des Gens et des Faits 44e partie

LA BOURGEOISE

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Yasmina HANANE Publié 24 Janvier 2022 à 09:19

Résumé : Hésitante, mais déterminée à aller jusqu’au bout, Mordjana se prépare à subir une première intervention. Elle est hospitalisée, Chahine vient la rassurer. Samir arrive sur les lieux, et elle remarque tout de suite son air soucieux. Il tente de la rassurer, mais elle veut tout savoir. Est-ce son père qui avait fait encore des siennes ?

Il hausse les épaules.
-Tout ce qui pourrait venir de lui est normal. Même ses états d’ébriété et ses bêtises. Nous sommes tous habitués maintenant. Je suis un peu inquiet pour toi. Je me disais que si l’opération ne réussissait pas, tu vas m’en vouloir pour le restant de tes jours.
Elle fronce les sourcils.
-Pourquoi dis-tu cela ? Ton ami nous a bien rassurés, n’est-ce pas ?
Il hoche la tête.
-Chahine est un chirurgien hors pair. Mais comme dans tous les domaines, les erreurs en chirurgie existent aussi. 
Ne pouvant soutenir le regard angoissé de sa femme, il se lève et se met à arpenter la pièce.
-Je me sentirais le premier coupable dans cette affaire car je t’ai un peu forcé la main.
Émue, elle répondit d’une voix étranglée.
-Non, Samir. Tu ne m’as forcée à rien. Je suis aussi impliquée que toi dans cette affaire. Ne suis-je pas la première concernée. J’ai longtemps pesé le pour et le contre de cette intervention. Qui ne tente rien n’a rien. Si Chahine réussit dans son pari de “récupérer” ma joue, j’en serai heureuse, sinon je n’en ferai pas une histoire. Rien ne changera entre nous. 
Samir revint vers elle.
-Tes paroles me vont droit au cœur. Je craignais tant que tu ne m’en veuilles de t’avoir poussée dans cette aventure.
-Mais non ! Rassure-toi donc. Je ne suis ni une gamine ni une inconsciente. Des médecins auparavant m’avaient déjà conseillé de consulter un chirurgien.
-Parfait. Je n’ai donc qu’à prendre mon mal en patience et attendre ta sortie du bloc pour être fixé sur ton état.
Elle ébauche un sourire.
-Tout ira bien, Samir. Moi je te conseillerais plutôt de rentrer à la maison. Un bain chaud te fera le plus grand bien. Tâche de te mettre au lit ensuite et de profiter d’une bonne nuit de sommeil.
-D’accord ma chérie. Je suivrai tes conseils à la lettre. N’aimerais-tu pas que j’appelle ta mère ou Maroua pour les mettre au courant.
Elle secoue la tête.
-Non. Pourquoi les inquiéter ? J’ai mon téléphone portable avec moi. Je vais l’éteindre au moment d’entrer au bloc. Si Maroua t’appelle, dis-lui que j’ai accompagné ta mère à un mariage et, de ce fait, je ne pouvais entendre la sonnerie de mon téléphone.
Il sourit.
-Tu as pensé à tout. 
-Et comment ! Cela fait des jours que j’attends ce moment. 
Elle se tut une seconde, puis le regarde dans les yeux.
-Cela fera bientôt un mois depuis que nous sommes mariés, Samir. Mais c’est curieux, j’ai l’impression d’avoir toujours vécu auprès de toi.
Il lui entoure les épaules et la serre contre lui.
-Nous sommes nés pour nous rencontrer et vivre ensemble. Tu ne regrettes pas d’être ma femme, Mordjana ?
Elle ouvrit grand les yeux.
-Le regretter ? Tu n’y penses pas, Samir. Mais je me rappellerai toujours des circonstances de notre mariage.
-Nous y voilà ! 
Il soupire.
-Je ne vais pas te reprocher tes états d’âme, mais ce soir il faut dormir et chasser les idées noires. 
-Je t’aime tant, Samir. 
-Moi aussi ma chérie. Peut-être que c’est les circonstances de notre mariage aussi qui nous ont rapprochés. 
-Peut-être. 
-Rendons alors hommage à nos pères respectifs qui nous ont permis de nous unir et de nous aimer. 
Il l’embrasse sur le front et se redresse.
-Je reviendrai demain à cette heure-ci. Je suis certain que tu seras plus détendue et plus rassurée. 
Elle prend sa main et la serre contre son cœur.
-Toutes mes pensées seront pour toi, lui dit-il avant de se diriger vers la porte et quitter les lieux.

 

 

à suivre
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