Des Gens et des Faits 87e partie

LA BOURGEOISE

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Yasmina HANANE Publié 25 Mars 2022 à 17:55

Résumé :  Saléha a toujours été égoïste et Ahmed fuyait le foyer pour ne pas avoir à supporter ses caprices. Leurs enfants ont alors payé le tribut de leur égoïsme. Mordjana s’est sacrifiée pour eux. C’est grâce à elle s’ils n’ont pas viré voyous. La jeune femme est bien triste. Elle appréhende la colère de sa mère. Mimouna la rassure et l’exhorte à penser à sa propre personne.

Ilhem attend Samir depuis la fenêtre de son bureau. À mesure que l’heure de leur rendez-vous approche, elle ne tient plus en 
place.
Pour se libérer davantage et profiter de cette rencontre qu’elle n’espérait plus avec son ex-fiancé, elle a annulé tous ses rendez-vous et demandé à sa secrétaire de programmer les plus urgents pour le lendemain.
Ensuite, elle s’est rendue chez sa coiffeuse et s’est acheté une nouvelle tenue pour la circonstance.
L’ensemble couleur bois de rose rehausse son teint mat, et son maquillage, quoique discret, la rend plus attirante.
Elle n’aime pas trop les artifices, et le plus souvent se contente d’un trait de rouge à lèvre et d’un léger tracé de crayon sur le contour des yeux. Mais aujourd’hui elle se doit d’être à son avantage. Elle sait que Samir aime les femmes élégantes et ne voudrait pas être en reste pour lui démontrer qu’elle s’est mise sur son trente-et-un rien que pour lui faire plaisir.
L’heure avance, et celle de leur rendez-vous est dépassée de plusieurs minutes. L’inquiétude commence à la gagner. Samir s’est-il rétracté à la dernière minute ? Il est marié et toutes les hypothèses dans son cas sont possibles.
Peut-être a-t-il regretté son engagement en rentrant chez lui. La vue de son épouse l’aurait-il dissuadé de la revoir ?
Deux longues larmes coulent sur ses joues. Qu’espère-t-elle donc ? Le reconquérir ? 
Elle essuie ses yeux d’une main rageuse, ce qui fera couler son mascara. Elle se rend alors dans la salle de bains pour se laver le visage et se remaquiller.
À peine a-t-elle terminé qu’un coup de klaxon retentit dans la rue. Elle court vers la fenêtre pour jeter un coup d’œil à l’extérieur et reconnaît le véhicule de Samir.
Son cœur bondit dans sa poitrine. Prenant hâtivement son sac et son écharpe, elle quitte son cabinet et court vers lui.
Il descend alors de son véhicule pour la saluer et lui ouvrir la porte. Ilhem est sur un nuage. Elle regarde le bel homme qui s’installe à côté d’elle, avant de démarrer. 
Ils roulent quelques minutes en silence, puis Samir demande :
- Où veux-tu qu’on se rende, Ilhem ?
Elle ferme les yeux et lance un soupir avant de répondre :
- Où tu voudras. Avec toi, l’enfer me paraîtra le plus doux des paradis. 
- Hum ! Je... je connais un petit restaurant sur la côte. Ça te dirait de déjeuner face à la grande bleue.
- Ce sera magnifique. J’adore la mer.
- Je le sais. C’est pour cela que j’ai opté pour ce restaurant.
Elle le dévore des yeux. Comme d’habitude, il est élégant et sent bon. Un parfum qu’elle reconnaîtrait parmi des milliers d’autres. 
Elle ferme encore les yeux pour se laisser aller au rêve. À l’université, Samir était convoité par beaucoup de filles. Elle était l’heureuse élue de son cœur. Quatre années durant, ils ont partagé les mêmes idées, préparé ensemble leurs exposés, monté leurs maquettes et affronté les examens avec la même angoisse. Samir savait lui parler, l’encourager et la consoler. 
Il lui offrait de petits cadeaux, lui passait ses livres et l’aidait à réviser ses modules. Ensemble, ils avaient affronté les examens de fin d’année, et leur soutenance avait fait des envieux. 
Leur stage pratique les avait séparés pour un temps. Mais ils avaient gardé le contact et se téléphonaient régulièrement.
Diplômes en poche, ils avaient fait de grands projets ensemble. Samir est parti en voyage pour quelque temps. Avant cela, il avait longuement discuté avec sa mère et lui avait révélé son intention d’épouser Ilhem. Au début, Hasna  s’était opposée à ce mariage, arguant que cette fille n’était pas de son rang. Mais il avait insisté et affronté les “raz-de-marée” de son humeur. Si bien qu’à la fin elle avait fini par acquiescer.

 


à suivre
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