Des Gens et des Faits 18e partie

“LE POIDS DES TABOUS...”

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Adila KATIA Publié 06 Décembre 2021 à 19:01

Résumé :  Dahmane n’en revient pas de la chance de Lyès. Au risque de se mettre en froid avec son meilleur ami, il ne lâche pas Lynda. Celle-ci, sentant une tension entre eux, décide de rentrer. Dehors, elle tombe sur son cousin Azzedine. Il s’en prend à Lyès. Lynda, effrayée, s’enfuit.

-Reviens ! Reviens ici !
Lynda n’est pas prête de revenir. Elle a si peur qu’elle court droit devant, au risque de se faire renverser par les voitures qui viennent en sens inverse. Elle risque un coup d’œil en arrière et les voit en train de se battre.
Son cousin n’allait pas se calmer. Elle ne prendra pas le risque de revenir et de mettre sa vie en danger. Azzedine est si furieux que seule la vue du sang pourra le calmer. 
Si elle avait pu deviner qu’elle tomberait sur lui, elle se serait abstenue d’accepter l’invitation. Lyès ne serait pas en train de se faire tabasser et elle ne craindrait pas pour sa vie. Si sa famille apprend la nouvelle, elle allait perdre leur confiance et toute sa vie en serait bouleversée. 
Si elle s’était entendue avec son cousin, elle aurait pu lui demander de ne rien leur dire. Mais hélas, ce n’est pas le cas ! Elle redoute de rentrer à la cité. Azzedine pourrait l’y devancer et l’y attendre. Elle décide de marcher un peu. Elle sait aussi qu’elle risque d’être mal vue et de tomber sur des voyous. Mais la peur d’affronter la colère de son cousin est plus forte. Lynda déambule d’une rue à une autre, d’un quartier à un autre sans avoir le courage de rentrer. Les voitures se font rares et elle n’a pas croisé de taxi depuis un moment. Elle commence à avoir froid et il se fait très tard. Sa montre indique plus de minuit. 
Elle s’arrête au bord de la route et prie pour qu’un taxi passe. Elle veut rentrer, elle pense au portail qui doit être fermé maintenant à l’heure qu’il est. Et son cousin qui doit l’y attendre.
Malgré la peur qui lui serre le ventre, elle décide de rentrer à la cité. Elle ne peut pas passer la nuit à marcher dans le froid et elle a conscience du danger qui la guette. Parfois, elle a l’impression d’être suivie. Pourtant, quand elle se tourne, il n’y a personne sauf ce sentiment certain de ne pas être seule à déambuler dans la nuit. 
Pour fuir le danger, elle ne trouve pas mieux que d’arrêter la première voiture qui passe. Le conducteur fronce les sourcils et son regard s’attarde sur elle, tentant de deviner qui elle est et ce qu’elle veut vraiment. Lynda est si soulagée qu’elle pleure presque.
-S’il vous plaît, emmenez-moi à Ben Aknoun, le prie-t-elle. 
-Ce n’est pas ma direction, lui répond-il. Qu’est-ce que vous faites à une heure aussi tardive dehors ? 
-C’est une longue histoire, soupire-t-elle avant de mentir. Je me suis querellée avec mon fiancé et le comble, il n’a pas voulu me raccompagner. Je me retrouve seule, en pleine nuit. J’ai peur de mal tomber… Je vous en prie, ne me laissez pas ici !
L’inconnu semble touché par sa détresse et lui dit de monter. 
-La prochaine fois, évitez de vous quereller avec lui !, lui conseille-t-il en redémarrant. Cela vous évitera bien des mauvaises surprises. Ce n’est vraiment pas conseillé à une jeune fille de s’aventurer dans la nuit sans un protecteur ! 
-C’est la première et dernière fois, lui affirme-t-elle avant de remarquer qu’il vient de prendre une direction autre que celle qui mène à Ben Aknoun. Où va-t-on ? Ce n’est pas par ici !
-Vous ne me l’apprenez pas, réplique le conducteur. Je suis contraint à faire ce détour, lui explique-t-il. Je dois prévenir mon frère que je vais tarder un peu avant de prendre la relève. Nous avons un commerce, nous surveillons à tour de rôle. 
Lynda veut bien le croire même si au fond de son cœur, quelque chose lui dit qu’il lui ment. Elle décide de rester sur ses gardes et de filer au moindre geste suspect. Ils ne tardent pas à arriver au commerce. Le conducteur descend et y entre, en se servant d’une clef. Lynda en déduit qu’il n’y a personne d’autre. Alors qu’il est à l’intérieur, elle en profite pour descendre de voiture et filer. Elle se sait en danger, elle court aussi vite que le lui permettent ses chaussures à talon.
-Où as-tu l’attention d’aller ? 
L’inconnu l’a surprise. Elle trébuche. Son poignet et sa cheville lui font mal. Elle a du mal à se relever, et il ne se retient pas d’en profiter. Lynda a beau se débattre et hurler pour qu’une âme bienveillante puisse mettre fin à son cauchemar. Il est plus fort qu’elle et en abuse. Aussi, pour la faire taire, il lui donne des gifles qui l’assomment. Il en profite pour assouvir ses bas instincts sans être inquiété. 
Quand il l’abandonne enfin, après avoir entendu des volets s’ouvrir, Lynda est toujours inconsciente.
 

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