Résumé : Après avoir mis Meriem au courant, Mounir retourna chercher après Djamel. Il surveilla la salle de jeux, la mosquée et la résidence universitaire. Personne n’avait revu Djamel. Les jours passaient. Lorsqu’il reconnut Hadj Said, il alla lui parler de Djamel. Hadj Said le trouva trop curieux, il eut la diabolique idée d’utiliser Djamel pour se débarrasser de lui. Il pensa même à enlever ses sœurs.
-Ce sera ton baptême de feu. Nous aurons la preuve que tu es bien des nôtres, dit Ilyès. Tu comprends ?
-Qu’est-ce que je devrais faire ?
-Rien de difficile. Nous avons un ennemi à abattre. Cette fois, c’est ton tour. Tu ne devras pas perdre du temps. Tu as eu le temps de t’entraîner. Deux balles suffiront. Pas de temps et de balles à gaspiller.
-Il habite où ? Qui est-ce ?
-Tu le sauras bien assez tôt, prépare-toi. Mais tiens, lui dit Ilyès, prends un remontant. Cela devrait calmer ta migraine.
Il lui donna le flacon et le regarda en prendre plusieurs. Il ne l’en empêcha pas même s’il risquait de faire une overdose.
-J’ai du mal à me concentrer. Je ne crois pas être à la hauteur de la mission. Je ne suis pas en état. Même si je n’ai plus mal, je suis trop nerveux. Je raterais ma cible.
-Tu ne seras pas seul. Tu le réussiras, je serai avec toi.
-J’ai besoin de revoir les miens, même de loin. Je me sens étouffé, insista Djamel. J’en ai marre de rester dans ces planques de fortune, dans ces coins perdus.
-Mon cher, tu ne pourras pas retourner en ville tant que nous ne serons pas sûrs que ton portrait ne figure pas parmi ceux recherchés. Dès que nous n’aurions plus de doute, tu pourras rentrer chez toi, pas avant. Mais ta mission, tu la feras. Tout se passera bien. Je serai avec toi jusqu’au bout.
L’air sûr d’Ilyès le rassura un peu même si sa migraine était toujours là. Il n’avait plus trouvé le repos depuis la nuit où ils étaient montés au maquis. Les rares fois où il s’endormait, c’était pour revoir cet homme à terre blessé.
Lorsqu’il n’était pas drogué, sa conscience reprenait le dessus. Mais Ilyès était chargé de lui donner sa dose au quotidien, voire plus.
Djamel s’entraînait avec d’autres “jihadistes”. Quand on lui remit une arme pour tirer sur des canettes, il s’en sortira plutôt bien.
Il ne ratait pas ses cibles. Ilyès était surpris par sa rapidité de tir.
Il était évident que sa prochaine cible n’aurait aucune chance d’échapper à la mort.
-Habille-toi chaudement, c’est ce soir.
-J’ai besoin d’un remontant, dit Djamel en prenant un blouson noir et une cagoule.
Ilyès lui donna un comprimé différent.
-Il est aussi bon que ceux que tu prends d’habitude. Avec ça, tu auras l’impression d’être Rambo.
-Rambo avait pour mission de sauver des soldats emprisonnés. Nous…
-Nous nous vengons des frères morts pour notre cause. Allez, allons-y !
Ils descendirent à pied de la montagne et traversèrent la forêt. Un fourgon les attendait. Il était plein de fruits et de légumes. Djamel regrettait qu’il n’ait aucune vitre pour voir ce qui se passait à l’extérieur. À l’intérieur, il faisait sombre et l’ail empestait l’air.
Le jeune homme ignorait combien de temps dura le voyage, mais il avait une certitude. Ils roulaient depuis un bon moment. Ilyès ne soufflait mot. Le chauffeur avait ralenti et quelqu’un avait donné un coup dans la porte du fourgon.
-Nous sommes arrivés. Sois sur tes gardes. Tu ne dois pas échouer. Tu as compris ?, lui demanda Ilyès alors que le chauffeur ouvrait les portes. Nous n’aurons pas beaucoup de temps.
-Faites vite, je vous attends.
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