Des Gens et des Faits 40e partie

“LE SERMENT”

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Taos M’HAND Publié 05 Mai 2021 à 17:41

Résumé :  Ce sera son baptême de feu. Alors qu’ils étaient en montagne, Djamel apprit à se servir d’une arme et se révéla un bon tireur. Un jour, Ilyès lui parla d’une mission qu’il devra accomplir. En manque, Djamel avalait tout comprimé ou pilule qui le soulageait de ses maux de tête. Un fourgon vint les chercher. Ils roulèrent longtemps. Ilyès lui conseilla d’être sur ses gardes et de faire vite.

-Moon Dieu ! Qu’est-ce que j’ai fait ?
Djamel avait tiré deux fois sur l’homme, de dos. Il ne lui avait donné aucune chance, il ne l’avait pas raté. À moins d’un miracle…
Il pensa à son père et à son chauffeur. 
-Vite ! Partons, dit Ilyès entre les dents, le tirant en arrière pour qu’on ne les voie pas. Dommage il aurait pu devenir ton beau-frère.
-Non !
Djamel réussit à échapper, en levant brusquement le bras, lui faisant perdre l’équilibre. Il en profita pour courir vers Mounir sur qui il avait tiré. Son cœur manqua un battement, puis il repartit de plus belle au point d’avoir l’impression qu’il va exploser. Il toucha le corps encore chaud, puis retourna le corps de celui que sa sœur aimait. Il ne se pardonnait pas le fait d’avoir cédé. Tout ça pour ne pas manquer de drogue.
-Djamel ! Reviens ! 
L’appel d’Ilyès lui parvint. Les phares du fourgon l’aveuglèrent. Il sentit son corps se mouiller d’une sueur froide, soulagé que ce ne soit pas Mounir. Djamel regarda l’inconnu à qui il avait ôté la vie pour ne jamais oublier ses traits. 
-Djamel ! Tu veux qu’on nous attrape ?
Ilyès l’avait rejoint et le tira par le blouson. Djamel se leva. Il rendit tout ce qu’il avait dans l’estomac. Ilyès ne le laissa pas reprendre son souffle. Il le poussa à l’intérieur du fourgon et ferma la porte avant que le chauffeur ne démarre.  
-Tu es fou, Tu as de la chance que les gens aient peur de la mort, sinon ils nous seraient tombés dessus. 
Djamel s’accrocha aux cageots pour se redresser. Il était soulagé que ce ne fut pas Mounir. Il en pleurait même dans l’obscurité du fourgon. Il se mit à claquer des dents, il avait froid. 
-Nous allons où maintenant ? Est-ce loin ?
-Non… Nous ne pouvons pas aller bien loin. Les gendarmes vont être alertés… Ça va ? 
-Je suis glacé.
-Prends un bonbon, lui dit Ilyès. 
Djamel fouilla dans la poche de sa veste, mais ne trouva pas le flacon. Ilyès lui en donna un. Djamel croqua le comprimé alors qu’ils arrivaient à destination. Le fourgon entra dans le garage d’un particulier. Ils furent accueillis par des jeunes, plus jeunes que lui. 
-Alors ? Comment ça s’est passé ? Vous l’avez eu ?
Ilyès donna une tape dans le dos de Djamel. 
-Et comment ! Il pourrait être tireur d’élite. 
-Félicitations ! 
Djamel se contenta d’hocher la tête, il tenta de retenir les noms quand ils se présentèrent. Ilyès, euphorique, décida qu’on devait lui donner un nouveau nom. 
-Désormais tu t’appelleras Kader, mais dis-moi, pourquoi es-tu allé le voir ?
-Je… Je voulais m’assurer qu’il était bien mort. 
-Et il l’était ? 
-Oui…
-J’ai faim… Qu’avez-vous à nous proposer ?
-Tout ce que vous voulez.
On les fit entrer dans une grande salle où était servi à dîner. L’odeur l’indisposa. Il avait un goût amer dans la bouche.
-J’ai besoin de me changer.
-Va dans la chambre du fond. Il y a des vêtements neufs. Ce soir, tu peux choisir celle qui te plaît. Tu as l’embarras du choix, car nous avons choisi les plus belles. Tu le mérites. Tu es un homme capable Kader. 
Il avait dit “choisi” au lieu “d’enlever”. Ilyès entra avec lui dans la chambre et lui montra les jolies filles, effrayées, serrées les unes contre les autres. Djamel croisa le regard de l’une d’elles. Il la connaissait, il l’a choisie. Cette nuit allait le marquer à jamais.

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