Des Gens et des Faits 44e partie

“LE SERMENT”

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Taos M’HAND Publié 10 Mai 2021 à 18:09

Résumé :  Djamel ne quitta Louiza qu’après lui avoir promis de revenir la sauver. Ilyès l’emmena chez Hadj Said, un sac sur la tête. Le voyage dura longtemps. Djamel ne pourra jamais situer la villa, perdue au milieu de nulle part. Hadj Said les reçut dans la bibliothèque dont lui avait parlé Louiza. Lorsqu’il émit le souhait d’y réviser, Hadj Said accepta. Djamel qui n’était pas recherché, pouvait reprendre ses études et son travail de coursier. Il voulait les mettre hors d’état de nuire.

-Ils n’arrêtent pas… Les assassinats sont si fréquents qu’on n’est plus surpris en les apprenant. Regarde Djamel, dans cet article, on parle de ta région. Il y a eu plusieurs assassinats et des blessés graves. 
Djamel saisit le journal et lut plusieurs articles. Des terroristes avaient attaqué un poste police, volé les tenues et les armes avant de prendre la fuite. On signalait de faux barrages ici et là. Son cœur fit un bond en découvrant que dans son quartier un jeune avait été abattu. Il n’y avait aucun renseignement. Pas de nom, pas de profession. Curieux, Djamel mourrait d’envie de rentrer chez lui pour voir sa famille et en savoir plus sur la victime. 
Il quitta la résidence et marcha. Il avait besoin d’être seul et de pouvoir penser. Quand avait-il perdu le contrôle ? Il avait accepté ce travail et s’était éloigné de sa famille. Elle lui manquait beaucoup. Mais il était tiraillé par l’envie et la peur. Il ne voulait pas la mettre en danger, en lui rendant visite. Lorsqu’il sortait, il se sentait suivi. Il avait beau s’arrêter et regarder dans les vitrines, puis autour de lui, il ne vit aucun visage familier. 
Il marcha encore longtemps, mais il se sentait toujours suivi. Il abandonna l’idée de rentrer chez lui, puis décida de retourner à la résidence. Il ne mettra personne en danger. Si quelqu’un le suivait pour le compte d’Ilyès, il ne lui donnera pas l’occasion de douter de quoi que ce soit. Il pensait à comment les piéger ? Il allait avoir besoin d’aide. Vers qui se tourner ? Qui acceptera de le croire ? S’il raconte la vérité, personne ne lui fera confiance.
De retour à la résidence, des camarades étaient contents de le revoir.
-Cela fait longtemps. On s’inquiétait, tu étais malade ? Ou tu avais des soucis ?
-Un peu les deux, répond Djamel. Moi aussi, je suis content de vous voir. Je me prépare pour les examens...
-Tu sais, tu avais souvent de la visite, on ne savait pas quoi leur dire.
-Ils voulaient quoi ? À quand remonte la dernière visite ? les interrogea-t-il. Est-ce que vous pouvez me les décrire ?
-On sait seulement que l’un d’eux s’appelle Mounir. Il venait chaque jour, mais depuis deux jours, c’est bizarre, il n’est pas revenu, on le voyait soit devant la fac soit devant la résidence. Parfois, il attendait devant la résidence jusqu’à 10 h. Ne sois pas surpris si on te demande la nuit. 
-Je resterais dans les parages.
L’inquiétude le gagna lorsqu’il appela chez lui, plusieurs fois et que personne ne répondit. Il resta à proximité de l’entrée. Perdu dans ses pensées, il ne vit pas Mounir arriver. Il sursauta lorsqu’il posa la main sur son bras pour attirer son attention. 
-Ah te voilà enfin ! Je t’imaginais mort quelque part, mais où étais-tu ? 
-Je ne peux pas te le dire, mais dis-moi... As-tu des nouvelles de ma famille ? J’essaie de la joindre, mais personne ne répond au téléphone. Est-ce que l’état de mon père s’est compliqué ? Pourquoi me cherchais-tu tout ce temps ? 
-Une question, à la fois. Allons dans un café, on y sera plus à l’aise, proposa Mounir. Mais je peux te dire que ta famille va bien. Tes parents sont chez moi, enfin, chez ma famille. Et j’ai bien fait.
-Pourquoi ?
Mounir lui raconta avoir confié à un cousin patriote de garder leur maison et comment il avait trouvé la mort, en s’y rendant. Djamel était sous le choc. Il se demandait si ce n’était pas lui sur qui il avait tiré ? 
-Rabbi yarahmou. Tu veux dire que c’est à cause de nous ? As-tu sa photo ?, demanda-t-il. Je voudrais le voir…

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