Des Gens et des Faits 52e partie

“LE SERMENT”

  • Placeholder

Taos M’HAND Publié 21 Mai 2021 à 20:21

Résumé :  Ilyès doutait de Djamel, il le trouvait changé. Krimo ne partageait pas son sentiment. Djamel avait ses preuves. Ilyès avait demandé à un jeune désœuvré de le suivre depuis des semaines. Lorsque Djamel aperçut Mounir en compagnie d’un homme âgé, il retourna à la cité prendre son sac à dos, et y mit des affaires. Avant de les rejoindre, il s’assura de ne pas être suivi.

-Je ne vous attendais pas, dit Djamel en prenant place à l’arrière, après les avoir salués. Démarrez ! Je ne veux pas qu’on nous voie ensemble. 
-Tu crois qu’on te suit ?
-Oui, j’ai toujours le sentiment d’être suivi, mais je ne reconnais personne.
-On va aller en lieu sûr, dit Mounir. Ne t’inquiète pas. 
-Comment va ma famille ? Personne ne répond à la maison. 
-Votre maison a été vendue avec tout ce qu’elle contenait, lui apprit Mounir. Par sécurité... Vous ne pourrez pas y retourner. Ils savent où vous trouver, et moi, je ne veux mettre personne en danger. Vous avez assez payé. Je te présente mon vieux cousin Mohand-Arab.
-Vous êtes au courant ?, l’interrogea Djamel. Mounir, tu lui as tout raconté ?
-Oui ! Là, on va voir un procureur. Il nous attend chez lui. Je ne veux prendre aucun risque.
Le procureur occupait un logement de fonction dans une cité sécurisée. Un agent civil fut chargé de les fouiller avant de les introduire dans une pièce qui servait de bureau. Mohand-Arab fit les présentations. 
-Amara, voici le garçon dont je t’ai parlé, Djamel.
Le procureur le scruta de la tête aux pieds, puis lui fit signe de s’asseoir. 
-Dans quoi tu t’es fourré mon garçon. Mais je veux bien t’aider, car mon ami est un homme de confiance. Raconte, que s’est-il passé de plus ? 
Djamel leur parla des prochaines attaques où un poste police sera visé ainsi que les renforts qui auront le courage de venir à leur secours. 
-Dans quel groupe seras-tu ?
-Normalement avec Krimo, dit-il. Mais les plans peuvent changer… Avec Ilyès, c’est tendu ces derniers temps.  S’il se doute de quoi que ce soit, il se peut qu’il décide de m’écarter du coup.
-J’ai besoin de plus de renseignements… As-tu des photos ? 
-Non… Mais je peux vous aider. Peut-être qu’ils sont déjà fichés ? S’ils ne le sont pas, je les décrirais… J’aiderais à dresser des portraits robot, proposa Djamel. Peut-être qu’ils pourraient les arrêter avant ?
-On ne pourra pas se revoir. Je t’enverrais une jeune recrue qui se fera passer pour une étudiante. Tu pourrais la présenter comme une petite amie ? 
-Mais est-ce qu’il ne risque pas sa vie, en retournant avec eux ?, émit Mounir. Il n’y a pas d’autres solutions ? Les faire suivre ? Je ne sais pas... 
-Je n’ai pas le choix, dit Djamel. Pour démanteler le groupe, je dois retourner travailler à la salle de jeux. Je sais que c’est suicidaire, mais, dites-moi, est-ce que je pourrais compter sur vous pour m’aider ? 
-Je promets de tout faire pour qu’il ne t’arrive rien. Plus que jamais, tu devras rester sur tes gardes et obtenir le plus de détails, sur ce qu’ils préparent. Je mets tes erreurs sur le compte de ta jeunesse, poursuivit le procureur. En les mettant hors d’état de nuire, tu sauveras des vies. Tu te rachèteras, tu répareras tes fautes passées en leur évitant une fin tragique. 
Djamel sortit de son cartable les photos. 
-Hadj Said ou quelqu’un proche de lui, a noté les noms des victimes, les lieux… Je n’ai pas pu prendre le carnet, mais j’avais mémorisé quelques noms et des dates, dit-il en sortant une feuille. Je les ai écrits… Je sais que ce sont tous des victimes. Sont-ils tous morts ? Je l’ignore. Peut-être qu’il y a des rescapés ? Avec vos contacts, vous pourrez les retrouver. Il y avait aussi le nom de mon père et les sommes qu’il leur versait pour qu’ils le laissent tranquille. Mon père a failli payer de sa vie en refusant de leur donner ce qu’ils demandaient.

 


À SUIVRE

[email protected]
Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00