Des Gens et des Faits 72e partie

“LE SERMENT”

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Taos M’HAND Publié 13 Juin 2021 à 22:44

Résumé :  Toute la famille s’inquiétait et imaginait le pire. Si Djamel avait commis des atrocités, personne ne pourra lui éviter la prison. Norredine était dégoûté, tout comme Mounir, il appelait chez l’avocat. Ce dernier était toujours dehors et ne rappelait pas. La secrétaire finit par lui confier qu’il travaillait sur le cas de son frère. Perdu dans ses pensées, Norredine ne vit pas arriver l’avocat et ancien ami de son père. Il était venu leur apporter les dernières nouvelles. 

-C’est vrai ?, demanda Meriem qui croyait rêver. Il a vraiment sauvé cet homme ? Djamel, ya wlidi… Il aurait pu mourir.
-Oui, l’enquête vient de révéler qu’il est une victime indirecte du terrorisme, précisa l’avocat, réellement soulagé. J’avais de la peine pour vous. J’avais peur de ce qu’on allait découvrir. Le fait que le chef du groupe voulait sa mort, convaincra le juge le plus réticent et le plus sévère que son cas est différent. Djamel mérite de retrouver les siens. 
-Louanges à Dieu ! Oh mon Dieu ! Je commençais à croire en sa culpabilité, confia-t-elle en fondant en larmes. Mon fils est innocent. Tu vois Norredine, je t’avais dit qu’il n’était pas un terroriste. Tu m’as fait douter de lui. 
L’avocat prit la deuxième main de Fayçal et serra très fort. 
-Mon ami, ton fils va bientôt rentrer chez toi. Certes, il a fait des erreurs, mais comme toi, c’est quelqu’un de bien. Est-ce que tu m’entends ? Est-ce que tu comprends ? Ta famille sera bientôt réunie autour de toi. Je ramènerais ton fils ici. Nous dînerons ensemble et fêterons son retour comme il se doit. 
Meriem sanglota tout en essuyant ses larmes.
-Inchallah, vous serez toujours le bienvenu. Si seulement Fayçal montrait des signes d’amélioration. Il n’a même pas réagi à cette bonne nouvelle. Pourtant, c’est comme si Djamel venait de renaître. 
Maître B poussa un petit cri de surprise. Il n’avait pas lâché les mains de son ami.
-Il a serré mes mains. Fayçal, je t’en prie, refais-le. Serre-moi la main, essaie de parler. 
Toute la famille s’était tournée vers lui.
-Oui, vas-y... Parle, dis n’importe quoi. Nous voulons juste entendre ta voix. Depuis que Djamel est parti à la fac, nous ne t’avons plus entendu. Fais-nous plaisir... Je t’en prie.
-Yemma, ne lui mets pas la pression. C’est trop d’émotions pour lui. Patience, dit Norredine en se rapprochant de lui. Si tu as serré sa main, c’est parce que tu as tout entendu et compris que Djamel était mal et que maintenant il y a un grand espoir pour qu’il nous retrouve. 
Fayçal ne répondit pas, mais il pleura. Norredine le prit dans ses bras et le serra fort. 
-Tu vas aller mieux. Djamel va revenir à la maison et toi, tu redeviendras comme avant ou mieux encore. Merci mon Dieu, merci…
Après cet instant si fort en émotions, Maître B prit du recul et se moucha. Il se ressaisit. 
-Fayçal, tu n’as plus rien à craindre pour ton fils. Imagine sa joie s’il te trouve bien. Norredine va te ramener chez la psychologue, essaie de parler... Pleure, crie ta peine et ta joie. Je  jure de ramener ton fils, promets-moi de t’accrocher, de faire des efforts, car la vie est en train de vous offrir une seconde chance. En ces temps de guerre, chanceux sont ceux qui ont encore leurs familles ou qui peuvent prendre un nouveau départ.
Fayçal hocha lentement la tête, approuvant les propos de son ami.
-Je vois qu’on s’entend comme avant, dit Maître B, retrouvant le sourire. Mon ami, je dois y aller. J’ai encore du travail, mais je te promets d’appeler dès que j’ai du nouveau.
Meriem et Norredine le remercièrent. Norredine le raccompagna jusqu’à la voiture. 
-Maître, je voudrais voir mon frère, est-ce que vous pensez qu’il sera vite libéré ? Je voudrais le voir avant de partir. Je suis venu pour quelques jours. Là, je m’occupe des papiers de mon père et de ma sœur pour qu’ils me rejoignent une fois que je leur aurais envoyé la prise en charge. Je n’aurais plus beaucoup de temps.
-Je vais tout faire pour que tu le voies avant ton départ, promit l’ancien procureur. Je te tiens au courant. Et toi, occupe-toi d’eux, en attendant.

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