Des Gens et des Faits 102e partie

“LE SERMENT”

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Taos M’HAND Publié 18 Juillet 2021 à 18:23

Résumé : Quelques jours après, Djamila appela Meriem pour l’informer des changements dans leur vie. Meriem s’inquiétait pour eux. Djamila la rassura. Tout allait bien pour eux. Djamel retournera à la fac et elle passera son bac. Ils projetaient de les rejoindre dans quelques mois. Meriem lui conseilla de se rapprocher de lui. Elle devait profiter du fait que la vie leur sourit pour consolider leur union puisqu’ils s’aimaient. Djamila l’écouta à la lettre. Elle se fit belle pour lui. Djamel n’en revenait pas. Il la toucha pour vérifier qu’il ne rêvait pas. C’était le plus beau jour de sa vie.

-Je  t’ai retrouvée. Louanges à Dieu, mon rêve s’est réalisé, lui confia-t-il en la serrant dans ses bras. J’espère que ce sera toujours comme ça entre nous.
-Tu rêvais de quoi ? 
-D’être le gardien de tes nuits et de me réveiller à tes côtés, répondit Djamel en jouant avec sa mèche rebelle. Aujourd’hui est un nouveau jour. Si notre séparation a été bien dure, nos retrouvailles sont aussi belles qu’inespérées. Tu es unique. 
Djamila fondit en larmes. 
-Pourquoi pleures-tu ? Pardonne-moi, je ne voulais pas te blesser. Tu es ce que j’ai de plus précieux sur terre.
-Ce n’est pas toi, tu ne m’as pas blessée. Tu ne t’en rends pas compte ? Je suis si heureuse…Je pleure d’émotion. Je suis si heureuse, le rassura-t-elle en essuyant ses larmes. Je ne voulais pas pleurer. C’est plus fort que moi.
-Raconte-moi ! 
-J’espérais tant que nous nous rapprochons, confia-t-elle. Ta mère m’a ouverte les yeux, sur l’importance des échanges avec toi… des câlins… J’avais peur que les souvenirs reviennent tout gâcher entre nous. Je craignais qu’en voyant mes cicatrices, tu me prennes en horreur. Je redoutais tant l’instant où tu les verrais, c’est pourquoi j’hésitais.
-Djamila... Djamila, soupira le jeune homme. Comment peux-tu douter de moi ? Pour moi, tu es toujours aussi belle qu’au premier jour où je t’avais vue au lycée. Tu sais, même quand on m’a dit que tu étais morte, je n’ai jamais regardé les autres. Elles étaient insignifiantes… Je crois que j’aurais pu finir ma vie seul, si tu n’étais pas revenue. 
-Moi, je serais morte de chagrin, mais le chagrin ne tue pas, dit-elle, très amère. Il peut t’affaiblir, te rendre fou… Lorsqu’on a perdu Louisa, j’ai cru qu’une partie de moi était morte avec elle. Heureusement que vous étiez là. 
-Je t’en fais le serment, je serais l’artisan de ton bonheur, promit-il. Fais-moi confiance. Crois en nous. 
Djamila n’avait jamais douté de lui. Maintenant qu’ils avaient une relation de couple “normale”, elle avait retrouvé le sourire et l’espoir d’un avenir meilleur avec son mari. Djamel était prévenant. Il faisait des projets et l’encourageait à en avoir. La vie reprenait son cours. Il l’aida à choisir une formation intéressante et qui la passionnerait. 
Ayant un bon niveau, elle avait l’embarras du choix.
-Non, pas le paramédical, je ne supporte pas l’odeur des hôpitaux… Je ne veux pas être secrétaire médicale, ni assistante de direction.
-Éducatrice de la petite enfance ? lut Djamel. 
-Non, jamais. 
Djamel toussota, il regretta de lui avoir proposé cette annonce. Ce n’était pas le moment de parler d’enfants. 
-Il y a l’esthétique, coiffeuse, couture, poursuit-il. Il y a aussi du stylisme… Ou bien, dans le tourisme, l’hôtellerie… Si j’étais toi, je choisirais le tourisme… Quel métier voudrais-tu faire plus tard ? 
-Je suis perdue… Je veux juste m’occuper… en attendant de passer mon bac, lui rappela-t-elle. Après, nous partirons d’ici, n’est-ce pas ? 
Djamel la rassura. 
-Je t’attendrais, je ne partirais pas sans toi. Le bac, c’est juste pour faciliter l’obtention du visa, dit-il. Mais nous ferons comme tu veux. Je ne te mets pas la pression.
-Je sais Djamel, pour s’inscrire aux examens du bac et aux formations, il faut un certificat de scolarité, lui rappela-t-elle. Tu sais ce que cela veut dire ? 
-ll faudra repartir au village… Est-ce que tu te sens prête ?
À affronter le passé ? Djamila en doutait, mais elle n’avait pas le choix. Si elle voulait donner un sens à sa vie, elle devait retourner au village. Ils ne devaient pas perdre de temps et en finir avec la procédure administrative. Prenant leur courage à deux mains, le lendemain, ils s’y rendirent. La première personne qu’ils croisèrent était Zaher. Si Djamel était heureux de le revoir, ce n’était pas le cas de son ami.

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