Des Gens et des Faits 42e partie

Les flammes de la passion

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Yasmina HANANE Publié 21 Février 2021 à 20:24

Résumé : Mustapha tarde à rentrer du Sud. Nedjma se morfond. Elle veut le rejoindre, mais il l’en dissuade en lui promettant de rentrer bientôt. Dépitée, elle passe ses journées à se morfondre. N’en pouvant plus, elle décide d’occuper son temps à préparer le trousseau du bébé. Une initiative pour occuper utilement son temps mort. 

Le temps passait sans que mon mari daigne rentrer. Que se passe-t-il ? Était-il souffrant ? me demandais-je. Était-il souffrant et, ne voulant pas  m’alarmer, il ne m’avait rien dit ?
Je tentais de chasser cette idée. Mustapha me paraissait en bonne forme lors de nos conversations, et rien d’inquiétant ne transperçait dans sa voix.
Que pouvais-je faire ? Attendre, encore attendre.
Un matin, en ouvrant la fenêtre de mon balcon, j’aperçus une femme qui discutait au bas de l’immeuble tout en relevant son visage vers moi. Un voisin lui désignait mon balcon, et elle hochait la tête.
Je tentais de la reconnaître, mais c’était une personne que je n’avais encore jamais vue. Elle devait avoir mon âge et était habillée d’une robe de grossesse. Cette femme, tout comme moi, attendait un enfant pour bientôt.
Étions-nous au même mois ? Je n’en savais rien. Son ventre me parut plus proéminant.
Pourquoi m’étais-je posé cette question ? Je n’en savais rien. Pourtant, quelque chose avait encore remué en moi.
La femme parlait en gesticulant sans cesser de me regarder. Elle avait un visage fort expressif et on pouvait comprendre qu’elle était en colère.
Qui était-elle donc ? Que voulait-elle ? Pourquoi me regardait-elle ainsi avec un air qui en disait long sur ses impressions sur moi ?
Cette femme s’était sûrement trompée de cible, me dis-je. Je ne la connaissais pas. Je ne l’avais jamais vue. Et pourtant…
Elle s’engouffra dans l’immeuble et vint frapper à notre porte. Ma mère alla ouvrir et la jeune femme entra sans façon dans notre appartement en criant :
- Je veux parler à Nedjma. Est-elle encore sur le balcon ? Si c’est le cas, appelez-la, dites-lui que je dois absolument lui parler.
Abasourdie, ma mère demeura un moment sans réaction. C’est à ce moment précis que je sortis de ma chambre.
- Ah, te voilà ! me lance la femme sans ménagement. J’en ai mis du temps, mais je t’ai tout de même retrouvée.
Elle me toise et remarque mon état :
- Tu es enceinte toi aussi ?
Je passais une main protectrice sur mon ventre :
- Oui. En quoi cela peut-il vous 
intéresser ?
Elle ébauche un sourire ironique :
- Cela m’intéresse au plus haut point, car cet enfant est celui de mon mari.
Une minute passe. On pouvait entendre une mouche voler. Ma mère s’était approchée de moi et m’avait entouré la taille de son bras :
- Je crois que vous vous trompez, 
madame, parvenais-je enfin à 
murmurer.
La femme se mit à rire franchement :
- Me tromper ? J’aurais bien voulu, figurez-vous, mais, hélas, non. Je ne me suis pas trompée. Vous êtes bien Nedjma, la femme de Mustapha, n’est-ce pas ?
- Oui. Et vous ? Qui êtes vous ? Et qu’est-ce qui vous permet de vous 
introduire chez moi pour me 
provoquer ?

 

 


(À SUIVRE)


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