Des Gens et des Faits 67e partie

Les flammes de la passion

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Yasmina HANANE Publié 22 Mars 2021 à 21:21

RésuméNedjma est subjuguée. Nazim a retrouvé un beau visage. Il va devenir un Don Juan. Le jeune homme lui rétorque qu’elle était la seule femme à qui il voulait plaire. La scène était émouvante pour tous. Nazim avait les nerfs à fleur de peau. Il avait reproché au médecin les quelques imperfections sans importance qu’il avait constatées sur son visage.

Nazim baisse les yeux. Il était confus. Il savait que les véritables raisons de sa colère n’étaient pas du tout ces rougeurs dont parlait le médecin. 
- Je suis désolé docteur. Je ne voulais pas en arriver là. 
- Bien, jeune homme. Mais tu n’as pas encore donné ton avis. Ton nouveau visage te plait-il au moins ?
Nazim s’approche d’une glace et passe un doigt sur les nouveaux traits de son visage. Lorsque le médecin avait terminé sa besogne et l’avait débarrassé de ses bandages, le jeune homme avait eu la peur de sa vie.
Quelque chose en lui refusait encore de se rendre à l’évidence. Il avait repoussé la glace que le chirurgien lui tendait et s’était détourné pour pleurer. Mais les larmes lui firent tellement mal qu’il s’en abstint immédiatement. Sa peau s’était comme enflammée au contact des gouttes lacrymales et il s’était promptement levé. Sans s’en rendre réellement compte, il s’était dirigé d’un pas robotisé vers la grande glace qui lui faisait face. Là, il eut le souffle coupé. Il eut du mal à croire que le bel homme qui lui faisait face était lui-même. Certes, les boursoufflures étaient encore visibles sur le haut de son cou, le menton et les joues, mais le médecin lui avait expliqué qu’avec un traitement de base et des massages, tout rentrera dans l’ordre. Quelques petites retouches seront nécessaires pour adoucir les cernes autour de ses yeux, le creux de son menton et le pourtour de son nouveau nez.
Le premier moment d’émotion passé. Nazim avait dansé de joie. Il s’était mit à se regarder dans toutes les glaces qui l’entouraient. Il courait d’un coin à l’autre de la chambre sans se lasser. Enfin épuisé, il revint s’asseoir sur le divan du cabinet, sans cesser de se regarder dans la glace qui lui faisait face. Le médecin s’était approché de lui à ce moment-là, et Nazim, qui maintenant voulait être tout à fait lui-même en retrouvant un aspect physique fort agréable, s’était mis à relever ce qu’il pensait être des imperfections du bistouri. Il avait alors oublié qu’à son arrivée dans cet établissement, son visage n’en était plus un et qu’il portait un bouchon qui remplaçait son nez brûlé. Sans prendre la peine d’écouter les conseils et les indications du chirurgien, il s’était emporté et s’était mis à crier. Dr Lyès de son côté avait perdu son sang-froid, et les deux hommes en seraient sûrement arrivés aux mains, n’était l’arrivée inattendue de Nedjma. 
- Alors Nazim, on s’est calmé ? Nedjma t’a-t-elle enfin rassuré ?, redemande le médecin.
Nazim hoche la tête. 
- Oui. Je ne me reconnais pas encore. J’ai l’impression de contempler un étranger. 
- Cela va de soi. Tu n’es pas encore “toi-même”. Mais bien vite tu t’y habitueras. Déjà que tu commences à compter les imperfections. 
Il rit. 
- Cela prouve que tu es content. Je ne vais pas te tarabuster davantage avec mes questions. Retourne dans ta chambre et repose-toi. Cela suffit pour aujourd’hui.
Nazim interroge Nedjma des yeux, et cette dernière ébauche un sourire radieux 
- Je serais heureuse d’avoir à donner le bras à un aussi bel homme.
- Je pensais que c’était plutôt les hommes qui offraient leur bras.
- Certes. Mais étant donné les circonstances, je préfère mettre toute galanterie de côté. 
Le jeune homme se met à rire. 
- J’ai comme l’impression de me réveiller d’un profond et long cauchemar.
- Mais c’est le cas. Tout ça, c’est du passé maintenant. 
Elle lui tendit le bras et il s’en empara heureux. 
- Allons-y. Vous connaissez le chemin, jeune demoiselle ?
- Parfaitement.
- Dans le cas contraire, je me ferais le plaisir d’être votre chevalier servant pour vous l’indiquer.
Elle lui donne une tape dans le dos. 
- Monsieur se prend déjà pour un chevalier, alors qu’il est encore en pyjama. Qu’en sera-t-il lorsque tu porteras de beaux habits ?
 

(À SUIVRE)
Y. H.

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