Des Gens et des Faits 8e partie

“Les sacrifices...”

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Adila KATIA Publié 26 Janvier 2022 à 08:39

Résumé : Maya est à bout. Sa grossesse est très pénible. Farid ne lui facilite pas les choses en refusant de vivre chez elle. Lui, si ordonné et méticuleux, avait changé. Sa maison est devenue un dépotoir. Elle lui demande de faire plus attention. Il ne cesse de se plaindre pour qu’elle sente qu’elle le néglige. 

-Me voilà !. Tu me voulais ici ? Me voilà ma chère Maya !
Farid était arrivé en pleine nuit, la tirant elle et ses filles du sommeil. Il était entré en utilisant la clef qu’elle lui avait donnée. Maya se met en colère, ne supportant pas son attitude. Il les avait effrayées. Ses filles tremblaient encore contre elle.
- Tu aurais pu venir plus tôt, lui reproche-t-elle. Pourquoi attendre le milieu de la nuit ? Qu’est-ce que tu craignais ?
- Je ne voulais pas voir tes filles. 
Maya a de la peine, mais elle ne dit rien. Elle l’aide à s’installer dans la chambre d’amis avant de retourner près de ses filles. Celles-ci ne s’étaient pas couchées. Elles avaient l’habitude de dormir dans la même chambre qu’elle. Maintenant que Farid était là, elles savaient que leur vie allait changer. Elles devront faire comme il veut, lui.
Lisa et Maria ne prononçaient jamais son prénom, elles s’arrangeaient pour ne jamais être dans la même pièce que lui. Le plus pénible pour elles, était de se retrouver à table près de lui ou en face de lui. Maya constate amèrement que les sentiments qu’éprouvent ses filles et leur beau-père sont réciproques. Cela la désole et anéantit ses espoirs. Son mariage allait droit à l’échec, si aucun d’entre eux ne faisait un effort.
Connaissant bien son mari, elle sait que rien de ce qu’elle pourra dire ne le touchera. Il ne lui restait qu’à sensibiliser ses filles. Elles sont sa dernière chance.
Dès qu’elle aborde le sujet, Lisa et Maria devinent où elle veut en venir.
- Tu veux qu’on l’aime ?
- Si c’est possible. Vous savez que bientôt j’aurais un petit garçon. Ce sera votre petit frère. Il ne serait pas là sans Farid. Vous lui devez bien ça en échange, non ?
- Mais s’il ne veut pas ?, s’inquiète Lisa.
- Il finira par changer. 
C’est ce qu’elle espérait du plus profond de son cœur. Son rêve ne se réalise pas. Elle doit se faire violence pour ne pas se jeter sur lui quand il donne une correction à une de ses filles quand elle a fait trop de bruit, ou a renversé quelque chose ou cassé un des bibelots qu’il a rapportés de chez lui.
- Tu ne trouves pas que tu en fais trop ?, lui crie-t-elle un matin après le départ des filles à l’école.
- Il faut bien que quelqu’un les éduque sinon elles seront des bonnes à rien, répond Farid. Pour qu’elles soient présentables un jour. 
- Farid, elles sont encore des enfants. Elles doivent jouer, crier, se dépenser pour bien se porter physiquement et moralement, dit elle. à partir d’aujourd’hui, je t’interdis de lever la main sur elles. Tu es trop brutal !
- Je suis leur père et tuteur maintenant, lui rappelle son mari. Elles doivent comprendre que tout dépend de moi. 
- Elles dépendent de moi, rectifie Maya. Si je te laissais faire, tu les battrais à mort !
- Je te préviens ! Ne t’avise pas à te mettre entre elles et moi lorsque je les corrige ! Tu risquerais d’en prendre plein la figure !
Les menaces de son mari la glacent. Maya ne croit pas qu’il oserait s’en prendre à elle. Plusieurs jours passent sans qu’il les gronde. Elle finit par oublier. Pourtant, un jour, elle le trouve en train de les battre dans la salle de bains, jurant de leur arracher la peau si elles avaient encore de mauvaises notes. Mauvaises ou bonnes, sa façon de les corriger ne plaisait pas à Maya. Pour la énième fois, elle s’interpose entre ses filles et son mari, défiguré par la colère. Quand il lève le bras, elle ne pense pas qu’il s’en prendrait à elle. La gifle l’assomme presque, Maya se penche sur ses filles et tente de les protéger. Il peut tout faire sauf s’en prendre à elles. Quitte à y laisser sa vie, il ne les touchera plus. 

à suivre

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